Joseph le soldat croise un jour le diable. Contre un livre magique qui prédit l’avenir ; celui-ci le détourne de sa route, de sa fiancée et lui échange son violon.
Quand le candide Joseph comprendra qu’il a tout perdu et surtout le tracé le sa vie, il sera trop tard.
Reste au soldat le livre qui lui accordera la fortune et la main d’une princesse. Mais le diable a-t-il fini d’accomplir toute sa tâche ?
Thomas Fersen est un talentueux compositeur de chansons, peut-être le plus talentueux, en tous cas le plus original, le plus inventif, de sa génération.
On l’a comparé à Serge Gainsbourg ou à Jacques Higelin mais ces flatteuses comparaisons ne suffisent pas à caractériser sa singularité d’auteur.
C’est plutôt comme le successeur de Charles Trenet qu’il faut l’entendre, comme un nouveau fou-chantant mêlant poésie à du quotidien et à de l’extravagance douce, mesurée, capable de nous emmener dans des univers à la fois palpables et hors de toute rationalité.
Les sorties de ses albums ne sont pas des événements, mais l’un s’ajoutant à l’autre, avec le même talent, la même obstination à ciseler ses textes, ils finissent par constituer une œuvre solide et surtout d’inspiration très cohérente.
Or, voilà le chanteur Thomas Fersen, non pas sur une scène de concert, mais sur celle du Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet où il interprète ce soldat Joseph et dit le texte de Charles Ferdinand Ramuz.
Sa prestation n’est pas celle d’un comédien chevronné mais il se dégage de sa maladresse à jouer son personnage, une sorte de charme qui en rejoint la fragilité.
Le conte musical d’Igor Stravinski, le texte de Ramuz ne sortiront pas grandis de cette discrète performance malgré un dispositif scénique joli à voir (Les musiciens juchés sur des plates-formes, montées sur le mur de fond de la scène et délimités par un tracé laser)
Mais pourquoi le violon de Joseph se transforme-t-il en un pistolet .dont Thomas Fersen, dans la position de l’affût, n’a pas toujours l’air de savoir quoi faire, dont il semble parfois bien encombré !
L’expérience valait peut-être le coup d’être tentée. Le spectacle se donne à l’Athénée Louis –Jouvet jusque début mars et on peut, pourquoi pas, faire le détour.
Francis Dubois
Athénée Théâtre Louis Jouvet Square de l’Opéra Louis-Jouvet 7, rue Boudreau 75 009 Paris
Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative) 01 53 05 19 19