Un trio, piano, Jean-René Mourot, contrebasse, Adam Lanfrey et une batterie, Arthur Vonfelt, soit une configuration connue. Des thèmes originaux fortement marqués par le minimaliste et la musique mécanique – de quoi penser à Carla Bley – pour rester dans l’air de notre temps, ère de la reproduction mécanique et des références situées notamment à Monk, compositeur redoutable et intransigeant et au blues pour des élancées vers l’imprévu, la confusion, le n’importe quoi qui permet d’en dire plus que l’attendu pour se hisser vers d’autres sommets, organiser d’autres voyages.
Comme pour beaucoup de musicien(ne)s d’aujourd’hui, tous les emprunts sont possibles – particulièrement du free jazz – pour désorienter l’auditeur, lui faire perdre ses repères pour qu’il se décide à fréquenter d’autres paysages.
« Le tricycle », nom du trio et de l’album brinquebale quelquefois sur quatre roues par l’adjonction d’un saxophone, Michael Alzon, pour déstabiliser plus encore un édifice branlant.
Ces musiciens essaient de construire d’autres environnements. Ils font la preuve que créer est encore possible au risque de l’échec.
Nicolas Béniès.
« Le tricycle », Momentanea, www.momentanea.net