" Le voyage dans la lune" de Georges Méliès et "Le voyage extraordinaire" de Serge Bromberg et Eric Lange
En 1902, Georges Méliès tourne dans ses studios de Montreuil, un film d’une durée de 15 minutes qui restera son œuvre la plus célèbre, "Le voyage dans la lune" . Le cinématographe n’a alors que sept ans d’existence.
A l’occasion de ce tournage, Georges Méliès devient l’inventeur des effets spéciaux et le premier magicien du 7ème Art.
En 1902, "Le voyage dans la lune" sort en muet et en noir et blanc. Le public, habitué à voir des films de très courte durée, se rue aux projections du film et la conquête de l’espace entre dans le fantasme des hommes.
On ne connaissait jusqu’ici du film de Méliès, qu’une seule image, celle de la lune ayant un obus planté dans l’œil.
Au début des années 80, on découvre qu’il existe, à Barcelone, une copie en couleurs du "Voyage dans la lune" , en très mauvais état. Un travail acharné de plusieurs années, l’implication de quelques passionnés et une collaboration internationale sans précédent permettront aux "premiers astronautes" de faire leur alunissage en couleurs au dernier festival de Cannes.
" Le voyage extraordinaire" qui complète la projection est aussi une ode à la création. Ce film de Serge Bromberg, spécialiste de la restauration de films anciens, et d’Eric Lange, lui aussi restaurateur de pellicules en perdition, mêle reconstitutions fictionnelles et documents d’époque, témoignages et images volées au cours de la restauration du " Voyage dans la lune".
Des gestes du peintre de décors et de la petite coloriste en 1902 aux méthodes modernes de rénovation capables de ressusciter un pellicule anéantie par les années, mais qui refuse de mourir, c’est l’histoire d’un combat collectif pour une mémoire commune qui est ici célébrée.
Georges Méliès a trouvé en la personne de Serge Bromberg et en celle d’ Eric Lange, deux formidables et passionnés complices.
C’est une projection qui peut intéresser, voire passionner, un public jeune à partir de dix ans.
Francis Dubois