Pourtant celui-ci nous a montré qu’il savait nous trouver en cas de besoin. Gageons qu’à l’occasion de futurs mouvements lycéens, un courrier ne manquera pas de partir en direction de la profession comme nous l’avions déjà dénoncé il y a un an, pratiquement jour pour jour.
Réponses de CPE au mail de M. Blanquer en date du 6 decembre 2018.
Le courrier du ministre reprend platement la communication gouvernementale matraquée depuis des mois : prise en compte de toutes les rémunérations, pour compenser la baisse programmée par la réforme du montant de toutes les pensions enseignantes. Blanquer n’est pourtant pas sans savoir que la part des primes et indemnités représente en moyenne pour les enseignants 10,8 % de leurs rémunérations et seulement 4 % pour les CPE. Leur intégration dans le calcul des pensions sera dès lors très insuffisante pour maintenir les montants actuels.

La revalorisation Blanquer : un marché de dupes

Le ministre nous promet « une revalorisation salariale permettant de garantir un même niveau de retraite pour les enseignants que pour des corps équivalents de la fonction publique «  .
Hélas pour cet exercice de communication écrite, le président (à Rodez le 3 octobre), comme le ministre (à chaque interview) conditionnent clairement la revalorisation financière des enseignants à l’augmentation du temps de travail et à la redéfinition des métiers ! Alors que se multiplient déjà les injonctions managériales et les mensonges grossiers sur leur temps de travail, les CPE ne peuvent y voir qu’une raison supplémentaire de se mobiliser contre ce marché de dupes.
La réalité de la politique de ce gouvernement est toute autre sur nos feuilles de paye : gel de la valeur du point d’indice, report d’un an des mesures de revalorisation du PPCR, rétablissement du jour de carence, augmentation du taux de la CSG sans compensation intégrale, nouvelle augmentation de la retenue pour pension… Comme l’ensemble des enseignants, les CPE n’atteignent toujours pas 2000 € net après dix ans d’ancienneté. Nos jeunes collègues relèvent aujourd’hui d’une politique de lutte contre la pauvreté en devenant éligibles à la prime d’activité en début de carrière. C’est dire le déclassement de nos professions recrutées à Bac+5.

En finir avec une communication méprisante

Le courrier ministériel envoyé à la veille de la journée de mobilisation du 5 décembre n’est rien d’autre qu’un énième coup de com s’accompagnant de tout le mépris dont Blanquer est coutumier : « Certains sont en grève parce qu’ils ne comprennent pas tout » (interview RTL du 02 décembre 2019). La formidable mobilisation du 5 décembre devrait le rassurer sur ce point : la profession a très bien compris les tenants et aboutissants des politiques de casse à l’œuvre depuis 2017. Cette bataille va se poursuivre de diverses manières dès la semaine prochaine pour faire reculer le gouvernement. Outre la nécessité de n’oublier personne quand il écrit, elle devrait aussi inciter ce ministre à davantage d’humilité et à ouvrir enfin de vraies discussions sur nos salaires. C’est le moment d’augmenter la pression tous ensemble !

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