Communiqués de presse de la FSU et du SNES-FSU Créteil

Communiqué de la FSU
Les Lilas le 22 octobre 2018

Deux lycéens ont menacé une enseignante avec une arme à feu factice jeudi 18 octobre pendant un cours. Il s’agit là d’un fait grave. Un dépôt de plainte a été effectué.

La FSU avec ses syndicats condamnent toute forme de violence, d’où qu’elle vienne, et apportent tout leur soutien à la collègue menacée et à l’équipe de l’établissement.

Le sujet important de l’accompagnement éducatif et social demande de la réflexion et du recul davantage que de la bousculade médiatique et des réponses à visée sécuritaire. L’École n’est pas un sanctuaire. Les débats et la violence qui traversent la société l’affectent aussi. Mais elle est avant tout un lieu d’enseignement et d’éducation.

Les équipes ont à cœur d’y prévenir la violence par un travail collectif quotidien de l’ensemble des personnels : enseignants, CPE et AED, AESH, personnels médico-sociaux, équipe de direction. Pour y parvenir, elles doivent disposer des moyens nécessaires : humains, formation, concertation, soutien aux projets de prévention de la violence…

Les passages à l’acte des élèves doivent faire l’objet d’une réponse rapide mais non précipitée, proportionnée, et à visée éducative. L’institution se doit de protéger l’ensemble de la communauté éducative, les personnels comme les élèves. De la réponse dans la classe à la saisine du CHSCT et/ou de la justice, l’ensemble des réponses doit pouvoir être mis en œuvre.

La FSU demande au Ministre de prendre la mesure du nécessaire accompagnement des équipes et des outils à mettre en place pour que l’École puisse jouer pleinement son rôle.


Communiqué de presse du SNES-FSU Créteil

Arcueil, le 22 octobre 2018,

Le SNES-FSU Créteil apporte son soutien aux équipes pédagogiques du lycée Édouard Branly de Créteil. Les actes commis par un groupe d’élèves sur une de nos collègues sont inadmissibles. D’ores et déjà, la professeure et l’administration du lycée ont entamé toutes les procédures administratives et judiciaires pour que des sanctions appropriées soient prises.

Nous tenons à rappeler que ce fait, très isolé, n’est en rien habituel au lycée Branly. Les équipes de cet établissement mènent des actions pédagogiques qui répondent à leur mission de service public : éduquer les jeunes, transmettre une culture commune de haut-niveau et les valeurs de la république, permettre aux élèves de devenir de futur-e-s citoyen-ne-s matures et responsables. Nous déplorons qu’une action isolée de quatre élèves entraîne la destruction d’années de travail, et dont l’établissement mettra un temps très long à se remettre.

L’interdiction du téléphone portable au lycée n’empêchera en rien ce type d’acte. Elle les rendra juste invisibles. Pour fonctionner, nos lycées ont surtout besoin d’équipes pluridisciplinaires (assistants sociaux, CPE, PsyEN, AED et AESH) suffisantes pour permettre que les difficultés des élèves soient bien prises en compte. Ils ont aussi besoin de classes moins chargées, dans tous les lycées, et particulièrement en éducation prioritaire. C’est à ce prix que nous pourrons prendre en charge, sans difficulté, ce type de situation.

Les actes de violence dans les établissements demandent à être traités avec des moyens adéquats, par une mobilisation des acteurs, et sans logique politicienne ou démagogique. L’école ne peut cependant pas tout : elle ne résoudra pas seule l’ensemble des violences que produit notre société.

Par ailleurs, les personnels auraient voulu que le gouvernement soit aussi attentif à tous les problèmes qu’ils ont dénoncé ces dernières semaines. Des mobilisations ont eu lieu sur des problèmes d’effectifs par classe, de bâti insuffisant, d’amiante, de sécurité, et les collègues auraient bien aimé bénéficier de la même attention des pouvoirs publics.