Un rapport qui sort des explications simplistes habituelles et prend mieux en compte la complexité et la place des différents acteurs.

Le diagnostic établi par les auteurs insiste sur les besoins exprimés par les élèves pour découvrir leurs intérêts et leurs envies alors qu’ils s’estiment relativement satisfaits quant à la connaissance des métiers et des formations. Ces résultats corroborent ceux de l’enquête effectuée par le BIOP en 2010, montrant que les collégiens et les lycéens attendaient de l’aide à l’orientation qu’elle prenne davantage en compte la personne dans sa globalité. Le rapport se préoccupe également des effets socialement très différenciateurs de certains dispositifs, souligne l’intérêt d’un travail en complémentarité entre enseignants et PsyEN et de la prise en compte de la spécificité d’intervention des différents acteurs.
On ne peut qu’être frappé du décalage avec les annonces du Ministre, surtout centrées sur l’entrée des régions dans les établissements pour informer les élèves et sur la réduction de moitié du nombre de postes de PsyEN EDO au prochain concours de recrutement !
Toutefois, une sous estimation dans le rapport des liens entre élaboration des projets d’orientation et développement psychologique et social amènent à reprendre des préconisations qui peuvent enfermer les élèves dans une vision figée d’eux-mêmes : Le travail de réflexion sur la connaissance de soi, sur les intérêts n’a pas le même sens en début de collège ou en fin de lycée, et leur labilité jusqu’en 1ère, doit inciter à la prudence.

Force est de constater que de nombreux exemples d’accompagnement personnalisé ou d’investigation des intérêts ou compétences sont le fait d’associations ou de mentorats. Ceci traduit une tendance grandissante du système éducatif à externaliser tout ce qui peut toucher à l’information et au conseil, assuré de plus en plus par des associations et des acteurs privés et payants. Pendant ce temps on élimine les CIO et les PsyEN EDO ! Cette évolution pose en outre la question cruciale de l’indépendance de ceux qui accompagnent et conseillent les élèves et de la validité des outils qu’ils utilisent. Ces nouveaux acteurs ne sont pas, loin s’en faut, exempts de stéréotypes sur les formations, les métiers et les parcours ! L’étude de l’Ecole d’économie de Paris pour le FEJ en 2013, a mis en évidence le renoncement aux études que ces interventions peuvent provoquer chez les jeunes de milieu populaire.
Enfin les comparaisons internationales ne peuvent être regardées qu’en référence avec la structuration des systèmes éducatifs et des personnels ayant an charge l’orientation. La France a une position particulière dans ce domaine.

Si le Ministre veut véritablement mettre en place une école de la confiance dans le champ de l’orientation, il doit d’urgence revoir sa copie :

  • Maintien des CIO comme 1er service public de proximité,
  • doublement des recrutements de PsyEN EDO au prochain budget ,
  • abandon de la certification en orientation des enseignants
  • maintien d’une information nationale assurée par l’ONISEP et les DRONISEP.
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