Les psychologues de l’Éducation nationale exerçant dans les écoles du premier degré (PsyEN EDA) et dans les collèges, lycées et CIO du second degré (PsyEN EDO) ont pris connaissance des mesures préconisées par le rapport d’information du député R. Réda sur la médecine scolaire et la santé à l’école.

Un rapport qui dresse des constats sans apporter les réponses adaptées pour les PsyEN

S’il permet de prendre la mesure de l’ampleur de la pénurie de PsyEN en constatant une chute importante de leurs effectifs entre 2017 et 2021, les réponses proposées sont insatisfaisantes. Accroître leur temps de présence dans les établissements sans augmenter le nombre de postes aux concours, sans revaloriser le métier et sans améliorer leurs conditions de travail ne pourra qu’engendrer des désertions de la profession.

Auditionnés à l’Assemblée nationale, la FSU-SNUipp et le SNES-FSU ont rappelé, en s’appuyant sur leurs textes statutaires, que leurs missions ne concernaient pas seulement la souffrance psychique des élèves. La prévention de l’échec, le soutien au développement psychologique et social et l’aide à l’élaboration des projets d’avenir font partie des missions des PsyEN. Ce sont des éléments essentiels dans l’amélioration du climat scolaire et du sentiment de bien-être. Or, comment assurer le travail de suivi et de concertation avec les équipes quand les PsyEN ont plus de 1500 élèves en charge ?

À la rentrée prochaine, 800 postes de PsyEN dans le premier degré et 1000 dans le second seront vacants : l’urgence est là !

Une nouvelle fois, la mutualisation des moyens organisée au sein d’un service de santé scolaire est avancée comme solution à la pénurie.

Or les PsyEN ne sont pas des personnels de santé.

Santé mentale des élèves : une communication du ministère inquiétante !

Dans un entretien à l’AFP, les seules réponses du ministre de l’ÉN aux besoins d’écoute, d’attention au mal être des jeunes, consisteraient en une formation accélérée d’au moins deux personnels de l’équipe éducative en « santé mentale » et l’inscription de numéros verts dans le carnet de liaison, les PsyEN ne sont pas mentionnés. Encore une fois la communication remplace la réflexion et le bon sens !

Les PsyEN travaillent auprès des équipes éducatives au service de la réussite de toutes et tous les élèves. Elles·ils sont les professionnel·es compétent·es à l’école pour les questions liées au développement psychologique et à la souffrance psychique par leur formation, qualification et statut. Elles·ils entendent investir pleinement toutes leurs missions et exigent les moyens pour les exercer : un doublement des recrutements de PsyEN, une prise en charge maximum de 800 élèves sur un ou deux groupes scolaires maximum dans le premier degré, et un établissement en plus du CIO, dans le second degré, des budgets de fonctionnement (matériels, locaux) décents et adaptés à la fonction, l’arrêt des fermetures de CIO et le maintien des RASED.

La jeunesse mérite bien mieux qu’une école utilitariste et un avenir étriqué. Cela passe par un service public de psychologie de l’Éducation nationale au service des élèves et de leurs familles