Le nombre d’élèves allophones : stable en collège
Le nombre d’élèves allophones nouvellement arrivés en 2023-2024 est en légère baisse avec 88 500 élèves allophones (-1,1%) après une forte hausse en 2022-2023 suite à un contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine depuis mars 2022.
Cependant, en collège, le nombre d’élèves allophones nouveaux arrivants reste stable entre 2022-2023 et 2023-2024 : les collèges ont accueilli 36 236 élèves en 2023-24 et 36 342 élèves allophones en 2022-2023.
La prise en charge des élèves allophones : des délais toujours trop longs en collège
En 2023-24, 37,3 % des élèves de collège ont attendu plus d’un mois pour être pris en charge. Ce délai est largement supérieur au délai pour les élèves scolarisés en élémentaire (9,7 %). De même, 2,8 % des élèves en collège ont attendu plus d’un an pour une prise en charge. C’est presque deux fois plus qu’en élémentaire.
Enfin, en juin 2024, 3 300 jeunes allophones étaient en attente d’une scolarisation, contre 1 000 jeunes en juin 2023, ce qui est une augmentation inquiétante. Selon la note de la DEPP, cette augmentation est due à « une amélioration de la qualité de la collecte de l’information concernant ces élèves. »
7 élèves sur 10 sont en UPE2A : un manque de places persistant
En 2023-24, 8 % des élèves sont scolarisés en cursus ordinaire sans aucun soutien (comme en 2022-23, contre 7 % en 2021-22) et 75 % sont scolarisés en UPE2A ou UPE2A-NSA (contre 73 % en 2021-22). 16 % sont scolarisés en classe ordinaire avec un soutien FLS (17 % 2022-23). Seulement, il n’est pas précisé de combien d’heures hebdomadaires en FLS bénéficient ces élèves…
Comme les années précédentes, la note de la DEPP indique que neuf élèves sur dix bénéficient d’un soutien en FLS (français langue seconde) mais si on ne prend en compte que les élèves en UPE2A et UPE2A-NSA, ils ne sont plus que sept élèves sur dix (75 %). Donc, 25 % des élèves allophones de collège ne sont pas pris en charge en UPE2A ou UPE2-NSA, qui est le seul dispositif réellement adapté. Ce manque de places en UPE2A se traduit également souvent par un retour précoce des élèves accueilli·es en UPE2A en classe ordinaire sans accompagnement alors qu’ils et elles n’ont pas encore une maîtrise suffisante de la langue.
Enfin, il n’y a pas de précision sur le nombre de mois en UPE2A, UPE2A-NSA ou en soutien FLS dont bénéficient ces élèves. C’est normalement pour une année scolaire, mais si l’élève arrive en cours d’année, il sortira du dispositif en juin de la même année scolaire, et n’aura donc pas bénéficié d’une année complète dans le dispositif.
Une répartition et une prise en charge territoriale très inégales
Il existe cependant des disparités territoriales dans les modes de prise en charge. Dans certains départements, les élèves allophones bénéficient quasi exclusivement (plus de 95 %) d’un dispositif UPE2A ou UPE2A-NSA alors que dans d’autres départements, moins de 5 % en bénéficient.
Neuf départements scolarisent chacun plus de 2 000 élèves allophones : la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône, l’Essonne, Paris, le Rhône, et la Seine-et-Marne. À l’inverse, les départements des Alpes-de-Haute-Provence, de Martinique, des Hautes-Alpes, de Corse du Sud et de la Lozère et de la Creuse en scolarisent chacun moins de 150. Cette répartition territoriale a peu évolué depuis 2022-23.

Les revendications du SNES-FSU
Le SNES-FSU revendique pour les élèves allophones une prise en charge digne, sécurisante et ambitieuse au sein de dispositifs dédiés, les UPE2A. Tous les élèves allophones doivent pouvoir bénéficier d’une scolarisation en UPE2A, ce qui suppose une augmentation significative des moyens qui leur sont alloués. En plus de développer le maillage territorial des UPE2A, il faut abonder les établissements en heures postes et en heures FLS afin de pouvoir répondre aux besoins tout au long de l’année scolaire.
Le nombre d’élèves inscrit·es en UPE2A ne doit pas dépasser 12 et le nombre d’heures de FLE-FLS doit aller bien au-delà des 12 heures précisées actuellement par la circulaire n°2012-141.
La sortie totale du dispositif ne doit pas dépendre d’une date fixée administrativement mais de l’acquisition d’un niveau minimal A2 en français dans les 4 compétences. Aucune pression ne saurait être exercée sur les personnels pour sortir précocement les élèves des dispositifs UPE2A.






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