Le tirage au sort infligé aux bacheliers souhaitant intégrer une formation non sélective parce que les capacités d’accueil étaient saturées a suscité un émoi bien légitime et assez consensuel. Les réponses politiques apportées posent question. Le budget de l’Éducation nationale ne permettant pas de créer des places supplémentaires dans ces filières, le gouvernement a choisi de rendre sélectives, de fait, toutes ces formations. Prudent, le gouvernement a néanmoins écarté de son lexique l’idée de sélection mais instaure un système qui créera un certain nombre de barrages. Une réforme du bac est annoncée dans la foulée, qui pourrait renforcer le poids des déterminismes sociaux sous couvert d’une volonté de personnalisation des parcours. Parallèlement, une écoute complaisante est offerte à ceux qui, dans le patronat notamment, ne cessent de dénigrer le système éducatif. Ils cherchent à adapter les contenus de formation aux postes de travail, n’ont aucun souci de la formation du citoyen et, enfin, font fi du développement des capacités d’adaptation aux évolutions de l’emploi. Se dessine ainsi un projet politique qui se donne les apparences du progrès mais qui remet en cause, plus ou moins ouvertement et plus ou moins rapidement, l’objectif d’élévation des qualifications de tous. C’est, de fait, une véritable régression. C’est en ces termes, ceux du choix de société, qu’il nous appartient aujourd’hui de poser le débat. L’ensemble de ces sujets sera au cœur de la journée du 16 novembre à laquelle la FSU s’associe.