AESH : Stop précarité

Ce mardi 16 décembre fut une belle journée de mobilisation sur tout le territoire au cours de laquelle, les accompagnant-es d’élèves en situation de handicap et le SNES-FSU ont dénoncé le scandale assumé par l’État de plus de 45 000 élèves en situation de handicap sans accompagnement depuis la rentrée 2025 et la prévision au niveau national de seulement 1 200 recrutements d’accompagnant-es !

Les accompagnant·es et le SNES-FSU ont dénoncé la constance du Ministère à faire du bricolage avec l’École inclusive. Si peu d’anticipation annonce un nouveau renforcement de la mutualisation des accompagnements et la continuité de la dégradation des conditions de travail des accompagnant-es. Les accompagnant-es et le SNES-FSU ont dénoncé cette maltraitance institutionnelle à l’encontre des agent-es et par ricochet à l’égard des élèves. 

La maltraitance institutionnelle, ça suffit !

Les accompagnant·es et le SNES-FSU continuent d’exiger le recrutement de personnels là où il y en a besoin, ainsi qu’une École réellement inclusive avec des élèves accompagnés selon leurs besoins et des accompagnant·es exerçant leur métier sans le ressenti du travail empêché ; travail empêché qu’elles et ils endurent depuis 2019 avec l’apparition des PIAL et plus récemment celle des pôles d’appui à la scolarité (PAS). 

Si avant 2019, les accompagnant·es avaient généralement en charge un à deux élèves dans des classes différentes, dans le même établissement, sur un emploi du temps à l’année, avec la gestion managériale affichée du PIAL, a été imposée la mutualisation systématique de l’aide humaine. Les accompagnements se sont fait avec de plus en plus d’élèves à prendre en charge dans la même classe, sur plusieurs lieux d’affectation et avec des changements d’emploi du temps incessants.

C’est cette gestion des accompagnant·es qui est cause du travail empêché. Il s’est créé un gouffre entre ce que l’accompagnant-e souhaite effectuer dans son travail, en lien avec sa conception du « travail bien fait », et les injonctions paradoxales de l’institution : amener à court terme l’élève vers l’autonomie, lorsque personne n’ignore que l’autonomie d’un enfant, d’un élève s’acquiert sur le long terme.

Confronté-es à l’impossibilité de développer leurs pratiques de travail sur la base de ce qu’elles et ils considèrent comme répondant à leurs critères du « travail bien fait », elles et ils sont trouvé-es de plus en plus exposé-es aux risques psycho-sociaux, ce qui a mis en péril la santé de bon nombre d’agent-es. Comme si cela ne suffisait pas, à travers la mise en place des PAS, le ministère intensifie sa politique de rationalisation des moyens humains, en élargissant le public d’élèves à accompagner. Si le PIAL ne distinguait que les élèves en situation de handicap, le PAS englobe tous les élèves à besoins éducatifs particuliers dont les élèves en situation de handicap.

Les accompagnant·es et le SNES-FSU exigent l’abandon de ces dispositifs maltraitants pour les élèves et les personnels.

Avec le SNES-FSU, pour la fin de la précarité !

En sus de ces conditions de travail dégradées, l’institution maintient les accompagnant-es dans la précarité depuis plus de 20 ans. Bien qu’elles et ils soient actrices et acteurs essentiel-les de l’École inclusive, aucun gouvernement n’a eu la volonté de mettre en place une formation initiale de qualité avant la prise de poste, pour arrêter de faire du bricolage.

Non, à la place, des contrats aidés ont été imposés avec 60 heures d’adaptation à l’emploi à un moment de l’accompagnement. Puis sont survenus les contrats de droit public, avec des temps partiels toujours imposés, avec une des grilles indiciaires la plus basse de l’Éducation nationale et des espaces indiciaires si étroits qu’ils ne procurent pas une augmentation conséquente de la rémunération au terme de la vie professionnelle. Avec une quotité horaire à 62 % imposée à 83 % des accompagnant-es, ces agent-es, à l’échelon 1, perçoivent 910 € net et 1 116 € au 11ème échelon, soit un « enrichissement » de 206 € après 33 ans d’exercice !

Ce salaire trop faible impose des contraintes dont les accompagnant-es ne veulent plus. Elles et ils veulent en finir avec le cumul d’emploi pour survivre, la perception de prestations sociales pour compléter leur salaire. Elles et ils veulent en finir avec le découvert au 10 du mois et les comptes d’apothicaires. Les accompagnant-es veulent cesser de sacrifier leurs droits aux soins pour elles et leurs enfants. Cette journée de mobilisation a été l’occasion de revendiquer la perception d’une rémunération digne pour accéder aux soins et aux loisirs, pour pouvoir épargner, partir en vacances et faire des projets.

Il est plus qu’urgent de sortir de cette précarité pérennisée depuis plus de 20 ans. Les accompagnant-es et le SNES-FSU revendiquent la revalorisation de la grille indiciaire, l’élargissement de l’espace indiciaire, une formation initiale et continue de qualité, la création d’un statut de fonctionnaire de catégorie B, avec un temps complet à 24h.


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