
Selon la note L’enseignement des langues vivantes dans le second degré en 2024 : état des lieux, en 2024, la quasi-totalité des élèves étudient une langue vivante dès la sixième (LV1), et une seconde (LV2) à partir de la cinquième.
L’anglais domine largement comme LV1, tandis que l’espagnol est la LV2 la plus répandue, loin devant l’allemand, en recul. L’étude d’une troisième langue vivante (LV3), optionnelle, poursuit sa baisse, notamment depuis la réforme du baccalauréat général. Cette dernière est explicitement identifiée comme la cause de ce déclin sans pour autant en expliquer les raisons. Elles sont pourtant multiples : elles n’apportent plus de points supplémentaires au baccalauréat ; il est très difficile de les placer dans les emplois du temps tant ils sont complexes à réaliser… Dans la voie professionnelle, la part des élèves étudiant une LV2 est en augmentation (36,7 % en 2024), notamment parmi ceux préparant un bac professionnel.
En revanche, toutes voies confondues, l’allemand est en net déclin, tandis que l’espagnol progresse. L’italien se maintient ou progresse légèrement, et les langues vivantes moins courantes (chinois, russe, arabe littéral…) perdent du terrain, surtout en LV3.
L’offre linguistique varie fortement selon le territoire, le contexte social et l’enseignement privé ou public. Les élèves des milieux favorisés, notamment en voie générale, étudient davantage de langues. Les établissements privés regroupant plus d’élèves de milieu favorisé parviennent davantage à maintenir une carte des langues diversifiées. L’allemand, par ailleurs, est très présent dans les académies frontalières comme Strasbourg ou Nancy-Metz, et davantage choisi par les élèves de milieux aisés. Les langues régionales restent marginales à l’échelle nationale, mais atteignent des taux significatifs dans certains départements (corse, basque, breton). Elles sont particulièrement touchées par le déclin des LV3 puisque nombre d’entre elles sont enseignées sous ce statut. La note de la Depp ne mentionne pas l’impact des restrictions budgétaires qui peut expliquer la moindre diversité linguistique. Il est difficile pour les équipes de maintenir les langues les moins choisies par les élèves.
Enfin, l’enseignement de spécialité LLCER (Langues, Littératures et Cultures Étrangères et Régionales) attire surtout les filles, avec une domination écrasante de l’anglais (notamment la spécialité « anglais, monde contemporain » en forte hausse). L’enseignement de la Langue des Signes Française (LSF), bien que minoritaire, continue de se développer, notamment dans la voie professionnelle.
Comme le SNES-FSU n’a de cesse de le répéter :
– la diminution de l’offre en LV3, liée aux réformes du lycée, constitue un recul pour la diversité linguistique et culturelle des élèves ;
– les inégalités territoriales et sociales croissantes dans l’accès aux langues creusent les écarts entre élèves issus de milieux favorisés et ceux des milieux moins privilégiés ;
– il faut un renforcement des moyens pour développer les langues moins enseignées, afin de mieux répondre aux enjeux culturels, sociaux et professionnels actuels.