L’enjeu de la lecture

Comment lire ?

A l ‘école, lire signifie analyser un texte. Il ne faut pas confondre la lecture loisir et l’apprentissage de la lecture en classe. Il est important de donner la priorité à l’analyse des textes pour rendre les élèves capables de comprendre et d’interpréter un texte en autonomie. Pour cela, nous devons pouvoir aborder toutes les pratiques pédagogiques habituelles, en collège comme en lycée. Que l’explication linéaire soit imposée à l’oral de l’EAF ne doit pas paralyser les professeurs de collège et ne doit pas les conduire à revenir de façon systématique à cette forme d’étude des textes.

L’exercice n’étant pas clairement défini, il est possible de privilégier une analyse qui suit le plan ou le mouvement du texte, non pas ligne à ligne mais par blocs, de manière à aboutir, en conclusion, à la proposition d’une interprétation, sous forme d’axes de lecture. Ce travail peut se mener dès le collège pour familiariser les élèves à cet exercice. Il permet également un travail préparatoire au commentaire littéraire puisque cette même démarche pourra être utilisée à l’écrit, rien n’empêchant de faire un commentaire qui suit le plan du texte. C’est pourquoi il est particulièrement intéressant que les collégiens s’exercent à cette méthode.

Cette « simplification » et cette « harmonisation » des deux exercices (oral et écrit) permettra, au lycée, d’y consacrer plus de temps et de ne pas se disperser dans des méthodologies trop complexes. N’oublions pas que l’enjeu, pour des collégiens, puis pour des élèves de Seconde ou de Première générale et technologique n’est pas de devenir de futurs étudiants de Lettres mais bien de se constituer une culture solide, d’être des lecteurs autonomes qui sachent réinvestir dans d’autres domaines les méthodes de raisonnement qu’ils apprennent à mettre en œuvre en cours de français.

Que lire ?

Le choix des textes constitue un autre enjeu de poids. Au collège comme au lycée, on n’hésitera pas à aborder, en classe, les littératures contemporaines, francophones et même en traduction. La finalité est d’ouvrir les élèves à la littérature en leur faisant saisir tout ce qu’elle peut leur apporter.

En Seconde, le programme offre de la liberté, pas seulement pour les lectures cursives. En Première, l’exercice se complique du fait des 4 œuvres imposées mais rien n’oblige à y passer trop de temps, la dissertation portant aussi sur le parcours. Même si certains ensembles œuvres-parcours sont très contraignants, comme en série technologique « L’Ingénu et Voltaire esprit des Lumières », il est possible de proposer dans le parcours des textes contemporains sur l’intolérance ou le pouvoir abusif par exemple.
Notre ambition est bien de construire, depuis le collège, pour et avec les élèves, une culture de notre temps. Ceci ne signifie pas que les textes patrimoniaux en sont exclus, bien au contraire, mais qu’ils sont lus dans un contexte contemporain. C’est tout l’intérêt des problématiques du programme de collège, telles que le groupe Lettres du SNES-FSU vous les propose (exemple en 5ème)

L’écriture

Le travail sur le brouillon

L’utilisation à bon escient du brouillon devient, de fait, un autre enjeu fondamental de la continuité collège-lycée. La durée des épreuves du nouveau bac est en effet une difficulté supplémentaire. Comment aider les élèves à travailler utilement pendant les 4 heures pour l’écrit d’EAF, sur un seul exercice (commentaire ou dissertation) en voie générale ? Une des réponses consisterait peut-être à apprendre à utiliser mieux le brouillon : rédiger le devoir au brouillon, en corriger la structure mais aussi l’expression écrite, puis le recopier.

Il s’agit de prendre conscience que le premier jet n’est jamais satisfaisant et qu’écrire c’est aussi réécrire, en continuité du programme de collège. Cette capacité à reprendre son travail et à l’améliorer est aussi indispensable, en voie technologique, pour la contraction de texte.

L’étude de la langue

La question de grammaire à l’oral du bac pose de nombreux problèmes dans la mesure où aucun temps supplémentaire n’est donné pour y préparer les élèves. Le seul point positif est qu’elle pourrait redonner du poids au travail sur la langue fait en collège dont l’horizon ne sera plus le seul DNB. Mais rien n’a été vraiment pensé pour faire le lien entre les programmes de langue du collège et du lycée…

Redonner sa place à l’étude de la langue, dans les programmes de lycée, n’est pas négatif, loin s’en faut, mais devient mission impossible dans le cadre horaire contraint qui est celui de l’enseignement des Lettres. Ici aussi, il est important, plus que jamais, que professeurs de collège et de lycée travaillent dans la continuité et que les professeurs de lycée connaissent les programmes de collège pour pouvoir s’appuyer sur le travail fait.

Au collège comme au lycée, les programmes nous placent face au choix de privilégier la quantité ou la qualité. Pour le SNES-FSU, c’est évidemment l’acquisition de véritables savoirs disciplinaires, qu’il faudra préférer.

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