En période de crise sanitaire, la parole de l’État est attendue et scrutée. Elle doit éviter de nourrir l’anxiété, être mesurée. Coup de théâtre, le président de la République a annoncé un déconfinement à partir du 11 mai et la réouverture des écoles, sans exposer les conditions sanitaires nécessaires et sans prendre l’avis du Conseil scientifique. Très vite, il est apparu que cette date revêtait un aspect purement virtuel et obéissait à des objectifs de communication.
Le gouvernement a été appelé à la rescousse pour tenter de donner corps aux propos d’E. Macron. J.-M. Blanquer, jamais le dernier quand il s’agit de s’exprimer, s’est précipité pour exposer un de ces plans hasardeux dont il a le secret ; plan, tout à la fois, vide sur la question des préconisations sanitaires et précis sur les dates et classes qui doivent reprendre.
Le ministre de l’Éducation a claironné que ses propositions étaient le fruit de concertations avec les syndicats, les fédérations de parents d’élèves, les organisations lycéennes et les collectivités territoriales. Et tout cela en moins d’une semaine ! Qui peut sérieusement y croire ? Il faudrait d’abord s’entendre sur le terme de concertation. Une concertation véritable suppose un processus, des débats contradictoires, des réponses aux revendications… Ce n’est pas une écoute polie débouchant sur une décision unilatérale. Le ministre galope, nez au vent, et fait cavalier seul encore une fois !
L’élaboration des conditions d’une éventuelle reprise doit répondre prioritairement aux exigences de sécurité sanitaire, respecter l’expertise pédagogique des personnels et leur temps de travail. Le SNES-FSU ne transigera pas sur tous ces points