Dix mois après son élection, le nouveau gouvernement utilise le rejet du système politique traditionnel et spécule sur une opinion publique qui serait lasse des conservatismes.

Il développe ainsi une forme nouvelle de communication tout en puisant dans le fond le plus traditionnel du libéralisme économique prônant l’affaiblissement des protections collectives.

Après toute une série de mesures (flexibilisation du droit du travail, réforme de la fiscalité au bénéfice des plus riches, durcissement de l’accès à l’Université, durcissement des mesures envers les migrants…) il entend poursuivre à grand train son entreprise de destruction d’un modèle social pourtant cher aux francais-e-s.

La double empreinte « Macron » : un objectif, la libéralisation générale de pans entiers de la société au service de quelques uns et au détriment de la majorité ; et une méthode : renforcer le dirigisme de l’Etat et affaiblir les corps intermédiaires, en particulier le mouvement syndical, en conjuguant un discours démagogique sur la concertation avec une politique du fait accompli, en empilant les « réformes » dans le but d’asphyxier toute perspective de mouvement social.

Ce sont bien les logiques libérales mises en œuvre que le SNES et la FSU contestent et combattent. Que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation, du travail, le seul credo du gouvernement est de renvoyer chacun à sa propre responsabilité, en méprisant toutes les garanties collectives et les solidarités.

La réforme proposée à la SNCF est symptomatique et régie par deux principes exclusifs : la rentabilité et la concurrence. Ce filtre libéral, au détriment de l’utilité sociale, n’épargne pas la Fonction Publique, avec les projets affirmés de remise en cause de nos statuts et de nos retraites. La suppression de 120000 postes de fonctionnaires a été réaffirmée comme un objectif prioritaire.

Face à ce libéralisme autoritaire et à l’absence de perspectives politiques, le rôle des organisations syndicales est primordial et leurs responsabilités multiples : alerter sur le changement de société qui s’opère via les politiques actuelles, faire comprendre l’enjeu majeur des réformes qui nous sont imposées, dénoncer la liquidation de l’idée même de service public et de ce qu’il contient en termes de cohésion sociale et d’égalité d’accès aux services publics pour tous sur tout le territoire. Combattre les stratégies de division du tissu social (statut contre contrat, public contre privé, actifs contre retraités…) et convaincre que les difficultés actuelles de la société ne trouveront pas de réponse dans le « chacun pour soi » mais bien dans les solidarités collectives. Enfin, rassembler autour des valeurs d’intérêt général que représentent les missions de service public, promouvoir des alternatives économiques, sociales et environnementales et construire les mobilisations pour imposer d’autres choix, en redonnant confiance en l’action collective.

Par leur place et leur représentativité dans la Fonction Publique, le SNES et la FSU ont une place particulière à prendre dans ce combat contre les politiques actuelles et dans la défense des missions, du rôle, des statuts de la Fonction Publique.