Il y a un an, notre collègue Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois-d’Aulne, était assassiné par un terroriste fanatisé par l’islamisme radical pour avoir utilisé des caricatures dans un cours sur la liberté d’expression. Il ne faisait que son métier, notre métier à toutes et tous. Entre émotion, sidération et douleur, nous prenions conscience que c’était l’École qui était attaquée en plein cœur dans sa mission d’éducation et d’émancipation. L’École publique et laïque doit demeurer le lieu commun qui favorise la construction de l’esprit critique et qui échappe à toute pression.

L’an dernier, l’hommage à notre collègue a été escamoté voire empêché par des décisions ministérielles indignes. Malgré cela, nous avons organisé des temps d’échange nécessaires entre professeurs et avec les élèves. Cet événement dramatique a fait l’objet de récupérations éhontées à des fins électoralistes et bassement politiciennes.

Aujourd’hui, un an plus tard, l’heure est à l’hommage, simple et digne, en souvenir d’un collègue qui a payé de sa vie son engagement professionnel. Chacun, à sa manière, trouvera le temps et les ressources pour ne pas oublier, seul ou en équipe, avec la société dans son ensemble pour soutien. Puis, parce qu’après le recueillement vient l’action, le travail pédagogique se poursuivra. Ce travail, patient, au long cours est le sens même de l’engagement éducatif : former les citoyens de demain et cultiver quotidiennement la liberté de conscience et d’expression, faire vivre les idéaux d’une École publique, émancipatrice et laïque.

Voir aussi : « un an après… »