“Techniquement possibles”. C’est ainsi que l’Inspection générale des finances qualifie ses hypothèses de « rationalisation » de la dépense publique dans l’Éducation. Les yeux rivés sur la calculatrice, Bercy aligne des chiffres qui donnent le tournis : fermeture d’au moins 600 classes à l’école primaire, et, selon les hypothèses, de 1 000 à 1 450 classes au collège et suppression de 1 380 à 1 820 emplois à partir de la rentrée 2025. Les inspecteurs généraux s’interrogent uniquement sur le caractère « politiquement soutenable » de l’exercice. Quel éclair de lucidité ! Les législatives ont montré que la crise des services publics, en particulier leur disparition de certains territoires, alimente une forme de désespoir social et le vote d’extrême droite. Sabrer l’École publique s’apparente à une forme de cynisme, sinon d’inconscience, à tout le moins d’un bel exercice pour souffler sur les braises qui consument notre démocratie.
« Une rentrée techniquement réussie ». On pensait l’expression reléguée aux oubliettes de l’histoire de l’ère Blanquer. Et voilà qu’elle refait surface dans la bouche de la numéro deux du ministère. Pourtant, la réalité est là, appuyée par les chiffres du SNES-FSU : il manquait un·e professeur·e dans 56 % des établissements à la rentrée. Techniquement réussie, vraiment ? Mais dans quel monde vivent ces apprentis sorciers de la mise à mal de l’École publique ? Après avoir gagné la bataille de l’opinion publique sur l’état de l’École que plus personne ne conteste, le SNES-FSU, les deux pieds dans le réel, organise la mobilisation : en grève le 1er octobre et préparons les suites !