
Un programme de Terminale HGGSP allégé… in extremis !
Le Ministère a acté une rotation des thèmes en HGGSP pour la classe de Terminale, qui commencera dès la session de baccalauréat de juin 2026. Ainsi, lors des années de session paires, à commencer par 2026, le programme d’examen prendra en compte les thèmes 1, 2, 3 et 5. Lors des années de session impaires, ce seront les thèmes 2, 4, 5 et 6 qui compteront pour l’épreuve terminale, ainsi que pour l’oral de rattrapage.
Si cette mesure soulage, de fait, les enseignant·es et les élèves qui subissaient jusque là un programme bien trop chargé pour être efficace et pertinent, le SNES-FSU en dénonce vivement l’annonce tardive : aucune publication nationale n’a été effectuée avant la rentrée.
Cette manière de faire est d’autant plus inadmissible que le SNES-FSU avait envoyé à la DGESCO des propositions d’aménagements il y a presque un an, restées sans réponse. Les enseignant·es, dont beaucoup préparent leurs progressions pour l’année scolaire durant l’été, sont, une nouvelle fois, la cinquième roue du carrosse. Le SNES-FSU l’a fait savoir au Ministère avec la plus grande fermeté.
Une épreuve au DNB modifiée… avec une erreur grossière
Une note de service est parue au BO du 04 septembre 2025 portant sur les modalités d’attribution du DNB. Non concertée avec les organisations syndicales, elle est entachée d’erreurs et tend à impulser l’ingérence des chef·fes d’établissement dans l’évaluation du contrôle continu, qui dépend pourtant réglementairement et statutairement de la seule responsabilité des professeur·es. Lire ici l’analyse du secteur collège du SNES-FSU.
En histoire-géographie, la nature des exercices demandés aux élèves n’est pas profondément modifiée. Et encore heureux qu’il en soit ainsi, pour un texte publié alors que la plupart des collègues avaient déjà fait la présentation de l’épreuve lors de leurs premiers cours de 3e de l’année scolaire ! Cependant, l’équilibre du barème est modifié, et l’histoire-géographie et l’EMC sont désormais dissociées en deux sous-épreuves affectées d’un coefficient différent. La note de service comprend d’ailleurs une erreur grossière, puisque dans la répartition totale des points, la sous-épreuve EMC (coefficient 0.5) n’est pas dotée ! Les 40 points de l’épreuve sont tous attribués à l’histoire-géographie (coefficient 1.5).
Concernant l’EMC, sa dissociation d’avec l’histoire-géographie n’a pas de sens. Dans la pratique, cela risque de conduire à l’exigence d’une moyenne spécifique sur les bulletins de l’année de 3e (et par ricochet, sur les autres niveau du collège). Le nombre d’heures consacrées à cet enseignement n’est pas suffisant pour donner lieu à des évaluations assez nombreuses, à moins de glisser vers la notation de comportements et d’attitudes. Pourtant, l’EMC pourrait être un espace stimulant, un véritable levier pour former les citoyen·nes de demain, en les amenant à réfléchir, parfois contre eux-mêmes, parfois contre les adultes qui les entourent. Mais lui accorder un poids équivalent à un quart de l’épreuve histoire-géographie-EMC au DNB, alors qu’il bénéficie de si peu d’heures et d’occasions d’évaluation, relève d’une absurdité pédagogique. Le SNES-FSU a inscrit dans ses mandats le refus de l’obligation de la notation chiffrée de l’EMC, considérant qu’il existe d’autres façons d’évaluer pertinemment cet enseignement.
Quant à la sous-épreuve histoire-géographie, si l’on y trouve peu de changements dans la nature des exercices, le changement du barème est significatif. Au vue des sujets « tombés » ces dernières années, l’exercice 1 Analyser et comprendre des documents en histoire ou en géographie était le « maillon faible » : soit les questions relevaient de la connaissance pure sans lien réel avec le(s) document(s), soit elles se limitaient à une description, à du prélèvement d’informations sans véritable analyse. Désormais, le barème accorde 15 points à cet exercice, contre 25 points (dont 18 points pour le développement construit) pour l’exercice 2 Maîtriser différents langages pour raisonner et utiliser des repères historiques et géographiques. Le message envoyé semble être : la rédaction prime sur l’évaluation des capacités et méthodes propres à la discipline. D’autant que la phrase « La qualité de la rédaction est prise en compte et valorisée dans le barème » figure en toutes lettres à deux reprises, pour l’exercice 1 comme pour l’exercice 2.
L’histoire — et la géographie — avant d’être un récit, sont des méthodes. Elles passent par une analyse critique des sources et des documents. Et dans le contexte actuel, développer l’esprit critique de nos élèves est plus que jamais essentiel. L’épreuve d’histoire-géographie au DNB ne doit pas devenir un prétexte à évaluer « les fondamentaux » (la rédaction) contre les compétences propres à la discipline. Les professeur·es ayant l’habitude de préparer les élèves au brevet sont aussi très préoccupé·es par l’exigence portée de 20 à 30 lignes pour la longueur du développement construit. Ils et elles le constatent aussi bien dans leurs cours qu’au moment de la correction de l’examen terminal, les élèves, notamment les plus fragiles, ont déjà des difficultés à rédiger la vingtaine de lignes actuellement demandée.
Pour le SNES-FSU, afficher et mettre en œuvre un « niveau d’exigence » plus élevé pour le DNB n’a rien de positif si l’on ne donne pas aux enseignant·es les moyens de faire réussir leurs élèves, tous leurs élèves. En l’absence de ces moyens, ce n’est pas le niveau du brevet qui peut « monter » ce sont les inégalités ! En particulier, les élèves ont besoin de temps (donc de programmes beaucoup moins lourds) et de classes moins chargées pour travailler avec leurs professeur·es leurs capacités de rédaction et d’analyse tout au long de l’année, et se préparer dans de bonnes conditions à l’examen.
Enfin, comme souvent avec les textes réglementaires, il y a la lettre… et son esprit. Et pour comprendre l’esprit du nouveau brevet en histoire-géographie-EMC, il est nécessaire que le Ministère produise un “sujet zéro” accompagné d’attendus de correction précis. Une mesure urgente, l’année de 3e s’apparentant déjà pour les collègues à une course contre la montre en raison du programme, très volumineux.
Entrée en vigueur de nouveau programmes d’EMC en Première et en Quatrième
Après les niveaux 5e et Seconde en 2024, le renouvellement des programmes d’EMC se poursuit pour les niveaux 4e et Première (générale et technologique). Lire notre analyse ici.
Des projets de programmes pour le collège abandonnés ?
En juin dernier le Conseil Supérieur des Programmes a mis en ligne des projets de programmes pour le cycle 3 et le cycle 4, conformément à une lettre de saisine de la ministre Belloubet en mars 2024. Ceux-ci devaient entrer en vigueur à partir de la rentrée 2026, mais Elisabeth Borne a décidé, peu après la publication du CSP, de repousser leur date d’application, ce qui n’est pas sans poser des problèmes en histoire-géographie (lire notre analyse).
Le SNES-FSU compte bien faire évoluer l’écriture des textes dans l’intérêt des élèves et des collègues. Il pressera aussi le Ministère pour qu’aucun projet ne soit présenté aux éditeurs de manuels avant la fin de la discussion avec les organisations syndicales.
Enseigner l’histoire-géographie : un enjeu syndical aux Rendez-vous de l’histoire de Blois
Le SNES-FSU travaille sur les disciplines enseignées au collège et au lycée et met les pratiques professionnelles et le métier au cœur de son activité syndicale.
Pour participer à la réflexion du groupe histoire-géographie, il est possible de demander son inscription sur une liste de discussion réservée aux syndiqué·es, en écrivant à groupe-hg@snes.edu.
Le SNES-FSU sera présent dans le cadre des Rendez-vous de l’histoire de Blois 2025 pour un atelier pédagogique et une table-ronde. Il organise comme chaque année son stage national histoire-géographie auquel participe une cinquantaine de collègues.