Le Lycée

Le nouveau lycée semble s’inspirer du nouveau collège (et donc avec une réduction des heures d’enseignement disciplinaires au final), ainsi qu’une dilution certaine de la part de l’évaluation nationale pour le Bac (qui est pourtant la plus équitable possible) au profit d’évaluations locales. On n’ose imaginer ce qui pourrait être demandé en mathématiquess lors du grand Oral, ni même la grille d’évaluation qui sera utilisée !

La présentation du tronc commun de chaque niveau, listant des disciplines (parfois non existantes en tant que telles) et y associant un volume horaire global pose question : est-ce la fin des horaires nationaux ? Quelle serait la marge de manoeuvre de chaque établissement ? De même pour le choix des disciplines formant majeures et mineures ? C’est assez flagrant par exemple pour le second trimestre de Seconde : 7 disciplines pour 19h !

L’arrivée des majeures et des mineures donne l’impression que l’enseignement de spécialité de mathématiques qui était en TS « glisse » en classe de Première, puisqu’il n’y a plus de mathématiques dans le tronc commun de Terminale qui devient alors l’année de spécialisation. On notera au passage l’absence d’horaire pour les majeures de Première.

Trois des quatre majeures « sciences et ingénierie » ont des mathématiques : maths-informatique ; maths-PC ; sciences de l’ingénieur-maths..Par contre, excepté cette dernière majeure, c’est un flou total pour les enseignements technologiques actuels, dont certains ont malgré tout besoin de mathématiques. On notera cependant la majeure « maths-SES » dans les majeures « lettres-humanités-société » et l’absence d’une mineure contenant des maths destinée aux « littéraires ». Alors qu’un des arguments est de favoriser la réussite des études post-bac par une meilleure orientation, cela risque de ne pas améliorer le niveau scientifique des futurs étudiants passant par des études littéraires pour ensuite préparer le concours de professeur des écoles ! Ou alors la route leur sera barrée, sauf à ce que des enseignements scientifiques soient proposés ensuite.

L’orientation des filles vers les sciences va-t-elle se trouver améliorée par ces différents assortiments de disciplines majeures ou mineures? Nulle trace de ce questionnement dans le rapport, la solution a-t-elle été trouvée ? Faisant fi des stéréotypes, le professeur-orientateur trouvera les arguments pour que les filles ne fuient pas devant un couple de majeures mathématiques-physique-chimie (moins de 30% des élèves de CPGE scientifiques sont des filles).

Informatique et numérique

Un autre point du rapport nous intrigue : l’accent mis sur le numérique et l’informatique.
En ce qui concerne le numérique, la rengaine est toujours la même, mais elle est maintenant ouvertement assumée : le numérique doit améliorer la rentabilité (« source d’amélioration du travail« ). On n’est plus seulement au niveau de la citoyenneté numérique…

Quant à l’informatique, elle est clairement présentée comme discipline académique. Le codage est évoqué p. 44, aux côtés de la bureautique, l’e-réputation et la sécurité informatique (pourquoi pas d’ailleurs réseaux et bases de données?). Le sort de cette discipline mériterait plus que 2 mois d »auditions à marche forcée, à commencer par une véritable définition. Si le rapport évoque la création de cette discipline (avec concours et programme), actuellement, sauf dans certaines filières technologiques, ce sont surtout les enseignants de maths qui se chargent d’enseigner un peu d’informatique. Il y a donc risque que ces derniers soient encore plus mis à contribution avec la nouvelle majeure, alors qu’ils ne sont ni vraiment pour, ni prêts (formés) à enseigner l’informatique en tant que discipline.

Enfin, il est question d’un enseignement ISN, dont rien n’est dit alors qu’actuellement il existe ICN (Informatique et culture numérique) en enseignement d’exploration de seconde, une option ISN (Informatique et sciences du numérique) en Première-Terminale, et un enseignement de spécialité en Terminale S.

Contenus et programmes

En ce qui concerne les contenus, il est écrit page 30 que le minimum indispensable en mathématiques, c’est maîtriser les règles de calcul (ça en dit long sur l’idée de ce que sont les mathématiques) et page 36, à propos du tronc commun de première et terminale : « Cette proposition n’a de sens que si les programmes prévus sont à « entrées multiples » et que leur structuration permette aux enseignants d’adapter la transmission de connaissance aux niveaux des élèves. Si l’on s’en tient à l’exemple des mathématiques, il est parfaitement envisageable, et sans doute cohérent, d’imaginer que le cours général soit dispensé en lien direct avec l’enseignement de mathématiques de Majeure (voire de Mineure) et permette de la sorte d’aller très loin dans le niveau de formation à cette discipline. » Il faudra donc faire sur deux niveaux ce qui se faisait uniquement en TS pour la spécialisation de maths. Cela promet..

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