Réformes Blanquer : effets et méfaits

Au collège, les précisions apportées par les repères annuels, ainsi que les aménagements de programmes sont allés dans le bon sens. Cependant les niveaux d’exigence attendus ne sont pas toujours clairement exprimés, ce qui laisse un flou problématique pour organiser le travail des élèves.

La rigueur attendue pour les raisonnements reste en deçà de ce qui est nécessaire pour la réussite de la scolarité en lycée. Cela contribue à créer des écarts préjudiciables aux poursuites de scolarité des élèves.

C’est dans ce contexte que, une nouvelle fois, les médias se font l’écho des difficultés de notre système éducatif mesurées par les comparaisons internationales : les annonces du début de quinquennat sur les mathématiques n’ont certes pas eu le temps de trouver des effets mesurables au collège, mais quel acteur de terrain pense vraiment qu’elles ont été autre chose que de la communication ?

La réforme du lycée, qui a rétabli un rôle sélectif pour les mathématiques, a conduit, en voie générale, à un fort accroissement du nombre d’élèves qui renoncent à suivre un enseignement de mathématiques jusqu’en Terminale, tout en renforçant les déterminismes aussi bien de genre que sociaux : les taux de poursuite d’un enseignement mathématiques divergent au cours du lycée entre filles et garçons, comme entre milieux sociaux.

Au-delà de ces constats désolants quant aux possibilités de poursuites d’études post-bac de ces élèves, mais aussi à une éventuelle reconversion plus tard dans leur vie et à l’opposé des promesses de J.M. Blanquer de Mathématiques pour toutes et tous, le nombre de postes supprimés en mathématiques à la suite de la réforme a fortement augmenté à ces deux dernières rentrées ; manière de régler quelques problèmes récurrents et préoccupants recrutement, au passage.

On constate que les élèves en fin de Première délaissent souvent les Mathématiques en spécialité pour les Mathématiques complémentaires en Terminale. Cela risque d’être rapidement un problème car cette option doit être financée sur la DHG de l’établissement.

L’enseignement scientifique du cycle terminal a confirmé – comme le SNES-FSU l’avait indiqué dès le départ – que les mathématiques peinent à y trouver une place qui ne soit pas accessoire, quand elle n’est pas tout simplement inexistante.

Au final, bien des aspects de la réforme du lycée sont en contradiction avec certaines recommandations intéressantes du rapport Villani-Torossian, qui avait pourtant été plutôt bien accueillies, et notamment celle d’introduire des éléments de « mathématiques de réconciliation ».


Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question