Une note de service précise les modalités de formation, d’évaluation et de certification des compétences numériques

La nouvelle certification PIX aurait dû entrer en vigueur pendant l’année scolaire 2020-2021, avec une passation obligatoire en fin de cycle 4 et de cycle terminal. Comme si élèves et personnels des collèges et des lycées n’avaient pas eu d’autres priorités, en plein rebond épidémique, que de se préparer à ce nouvel examen. Le Ministère, après des demandes insistantes du SNES-FSU, avait fini en 2021 par renoncer sur le caractère obligatoire de PIX. Il est revenu à la charge en cette année scolaire 2021-2022.

La note de service est organisée en quatre points : les modalités de formation des élèves aux compétences numériques, l’obligation d’inscription dans le livret de la scolarité unique (LSU) et le livret scolaire du lycée (LSL) conformément au cadre de référence des compétences numériques, les modalités d’organisation de la certification PIX au collège et au lycée, et les dispositions relatives à la protection des données personnelles.

Précision importante : « L’obtention de la certification est sans incidence sur l’obtention du diplôme national du brevet (DNB), du certificat de formation générale (CFG), du certificat d’aptitude professionnelle (CAP), du baccalauréat ou de tout autre diplôme national. »

Cette note de service révèle une fois de plus le fossé entre les ambitions affichées par le Ministère en matière de formation des élèves au numérique, et la réalité des moyens déployés.

Certifier n’est pas former

Le rôle d’une note de service consiste, normalement, à rendre plus concrets les textes règlementaires, à en permettre la mise en œuvre. Mais ce texte ne contient rien d’opérant pour les collègues. A la limite, il expose le monde idéal, sans donner de pistes pratiques pour le construire, si ce n’est renvoyer à des ressources en ligne, à des documents d’accompagnement, à une répartition des tâches entre chef·fes d’établissement et personnels enseignants.

Il est rappelé par exemple que « toutes les disciplines contribuent à la formation et à l’évaluation des compétences numériques. La formation de tous les élèves au numérique et l’évaluation des compétences qu’ils ont acquises dans ce domaine sont réalisées dans le cadre des enseignements prévus par les programmes » PIX évalue donc des compétences numériques qui sont censés être travaillées dans les programmes et dans toutes les disciplines : mais quand ? avec quels équipements numériques ? et quels groupes à effectifs réduits ? quel temps dégagé pour la concertation des équipes pédagogiques ?

Enfin, cette certification, toutes les certifications, ignore le contexte d’apprentissage. Pourtant, une même compétence numérique sera probablement abordée de manière différente selon la discipline où elle est mise en œuvre. Pour PIX, il s’agit d’ailleurs aussi d’évaluer ce que les élèves ont pu apprendre à titre personnel, en dehors du cadre scolaire, ce qui ne peut que renforcer les inégalités.

Le mécanisme de certification par un organisme extérieur à l’Éducation nationale, fût-il comme PIX un groupement d’intérêt public (devenu start-up d’État), ne peut pas garantir l’acquisition d’une culture commune. Certifier n’est pas former.

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