Selon les auteurs, les « fiches » vont de la promotion de la santé mentale (appelant à repérer des risques de désorganisation psychique ou l’émergence de symptômes pathologiques), au repérage des changements de comportements qui pourraient être dus à des risque de dérives sectaires , en passant par des techniques d’animation de groupes de parole. Tous ces conseils concernent bien sûr indifféremment tous les personnels !
L’Onisep, propose ainsi « un protocole pour limiter les effets de la crise sanitaire en matière de décrochage ». Il se présente comme un ensemble de fiches, prétendant expliquer aux personnels qualifiés du GPDS comment ils doivent faire leur travail et aux enseignants comment ils pourraient remplacer les membres de l’équipe pluri professionnelle !

Alors que la fiche de la Dgesco «  Ecouter, favoriser la parole des élèves » renvoie sur des personnes qualifiées ( les infirmières ! ) pour préparer ce temps d’accueil , la fiche de l’ONISEP ( livret 3) encourage les enseignants à « accueillir les émotions des élèves, les aider à les identifier, les nommer les gérer et les accepter » «  Une fois  «  les émotions accueillies les élèves seront sécurisés affectivement » Vision bien simpliste et dangereuse !
La conception sous jacente est largement contestée dans le suivi des situations de crise. Elle invite les enseignants, à pousser les élèves à verbaliser leurs émotions sous prétexte que leur identification conduirait ipso facto à l’apaisement et à l’acceptation. C’est faire peu de cas de la complexité du psychisme, surtout à l’adolescence et expose les enseignants à des situations qui peuvent les dépasser émotionnellement et professionnellement !

L’Onisep préconise également de nommer un tuteur par élève ( !) qui devra conduire des entretiens puis saisir le GPDS au besoin. Un guide d’entretien leur est proposé qui navigue entre des questions intrusives pour les élèves comme pour leur famille (Est ce que les relations sont apaisées entre les membres de la famille ? Comment occupez vous vos journées ? ) ou culpabilisantes car portant sur les difficultés rencontrées par les parents pour faire travailler leurs adolescents ( Se couche t-il tard ? Votre enfant dispose t-il d’un environnement calme pour travailler ?) Mais, rassurons nous, il est quand même conseillé aux tuteurs d’adopter une posture de « neutralité bienveillante » et de pratiquer  «  le reflet compréhension » !
Quand au GPDS, au cas où une amnésie collective ait touché les membres de l’équipe pluri professionnelle, un tableau des « observables » appelant à la vigilance leur est fourni !

Dans le même temps, un courrier aux chefs d’établissement le Ministre les invite à mettre en œuvre un plan de remédiation porté par le GPDS. Les PsyEN ne sont cités que pour les questions de réorientation ou par l’intermédiaire du DCIO pour des actions dans le cadre des PSAD.
Outre la fébrilité étonnante et soudaine de ce ministère à se préoccuper de l’état psychologique des élèves, on ne peut que regretter une nouvelle fois, que le schéma de management soit toujours le même : Faire sortir les professionnels de leur champ de compétence et de qualification, valoriser la polyvalence et réduire l’activité des véritables professionnels dûment formés pour exercer ces activités.

Les PsyEN ont peut être autre chose à faire en cette période chargée que de faire du reporting !
Ils travaillent ! Au plus près des élèves et des équipes, prolongeant les contacts qu’ils ont continué d’assurer pendant le confinement et proposant leur aide aux élèves qui tardent à revenir et à leur famille ! En tant que psychologues, ils sont à même d’anticiper les causes multiples des difficultés que va provoquer ce retour après 2 mois d’éloignement de l’Ecole.
Les DCIO sont garants de l’effectivité de leurs emplois du temps ! Oser la confiance pour une fois !

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