Économies et idéologie
Destiné aux zones rurales, mais pas exclusivement, en plus d’éloigner encore les services publics des citoyens, ce dispositif permettrait des économies d’échelle par les effets de seuil d’ouverture de classe dans le primaire et en remplaçant les directeurs d’école par un directeur-adjoint du primaire sous l’autorité du ­principal. C’est aussi la négation des qualifications et compétences professionnelles. Là où il y a besoin de coopération choisie entre les personnels, de progressivité des apprentissages et de renforcement de présence de professionnels, le ministre choisit une réforme idéologique et technocratique.

L’école des assignations
Les EPLESF complètent les projets déjà connus. Dans soixante quartiers prioritaires relevant de la politique de la ville naîtront à la rentrée 2019 des « cités éducatives » aux mains des « acteurs du territoire » (élus, associations, entreprises…) avec des projets « pensés et pilotés localement, selon les besoins de la population ». À l’opposé de l’échelle sociale et territoriale, la loi « confiance » créerait des EPLE-Internationaux pour les enfants d’expatriés et quelques happy few sélectionnés sur dossiers.
Des îlots d’entre-soi, une éducation du territoire contre l’Éducation nationale, l’adéquationnisme et l’abandon ripolinés en « ambition pour tous », c’est le projet éducatif réactionnaire et antisocial de ce gouvernement. Le SNES-FSU continue à combattre pour une école républicaine cherchant, dans un projet collectif, à rendre libres et égaux tous les élèves, par l’accès au savoir et au raisonnement critique.

Anne-Sophie Legrand, Grégory Frackowiak (US 786, mars 2019)