Le Ministre de l’Education Nationale a rendu public par un tweet le samedi 25 avril à 21H53 l’avis du Conseil scientifique sur la réouverture des établissements scolaires. Le confinement n’autorise pas toutes les fantaisies de communication : quel mépris pour les acteurs de la communauté éducative, dans la lignée de la cacophonie gouvernementale de ces dernières semaines !

Un autre avis a été porté à la connaissance de tous, celui en date du 20 avril, qui préconisait la fermeture des écoles jusqu’en septembre. Le 12 mars, Emmanuel Macron déclarait lors de sa première allocution présidentielle : « un principe nous guide pour définir nos actions (…) et il doit continuer de le faire : c’est la confiance dans la science. C’est d’écouter ceux qui savent ». Le 13 avril : il annonce la réouverture des écoles le 11mai sans attendre l’avis du Conseil Scientifique, qui dira le contraire 7 jours après. Le Président de la République s’affranchit donc de l’avis des savants  : il assume donc de prendre la responsabilité de jouer avec la santé de toute la communauté éducative, mais aussi de l’ensemble de la population, puisque toutes les études scientifiques montrent que les établissements scolaires sont des accélérateurs de diffusion du virus. Irresponsable.

Les recommandations du Conseil Scientifique proposent des garanties sanitaires nécessaires pour envisager la réouverture des collèges et des lycées. Mais sont-elles applicables en l’état, dans la cacophonie ambiante, dans l’état d’impréparation de l’Education Nationale, où nous recevons ordre et contre ordre, toute la semaine, jour et nuit, week-end compris ? Comment organiser le déplacement des élèves selon les niveaux, pour ne pas qu’ils se croisent, tout au long de la journée ? Comment rendre possible en moins de deux semaines le nettoyage pluriquotidien des salles, des poignées de portes, des rampes d’escalier sans que tout cela n’ait été anticipé ? Peu de choses sont dites sur la situation des personnels sauf sur le cumul présentiel/distantiel qui est inacceptable.

Le SNES-FSU a toujours fait de la lutte contre les inégalités sociales le cœur de son projet. Mais cela ne peut se faire au risque de la santé de tous. C’est pourquoi le SNES-FSU lance dès aujourd’hui un ultimatum au Ministre de l’Education Nationale : sans garanties sanitaires applicables partout, les établissements scolaires et les CIO ne peuvent être ouverts, le 11 mai ou après, pour reprendre leurs activités quotidiennes et habituelles. Seul un accueil du type des enfants de soignants pourrait alors être assuré.

Si dans les prochains jours le Ministre était incapable de présenter un plan garantissant la sécurité et la santé de tous, le SNES-FSU exigera que les collèges, lycées, CIO ne soient pas ouverts jusqu’en septembre et se mobilisera aux côtés des personnels pour faire valoir leurs droits individuels et collectif.
La santé des enfants, des adultes et de leurs familles ne se joue pas à la roulette russe de l’agenda politique.