
Le mois de juin est le Mois des Fiertés. Il crée un espace de visibilité et de combattivité pour l’avancée des luttes et des droits LGBTQIA+. Partout en France, des marches des fiertés sont organisées, en ville comme à la campagne et dans les banlieues. Profondément engagés dans la lutte les discriminations, pour les droits et l’égalité, le SNES avec la FSU appellent à participer massivement aux marches des Fiertés.
Face aux LGBTIphobies, à l’accès difficile des personnes LGBTQIA+ à l’emploi, au logement, aux soins, à l’éducation, face aux offensives, notamment transphobes, et aux instrumentalisations, qui ne servent qu’à diviser les travailleur·euses et réaffirmer une idéologie binaire, cis-hétéronormative et patriarcale, nous répondons par la solidarité et l’unité contre toutes les oppressions.
Que sont les Marches des Fiertés ?
Les Marches des Fiertés honorent et s’inscrivent dans une histoire de luttes pour les droits LGBTQIA+, et contre une organisation sociale qui systématise les oppressions à leur encontre. En 1970 la première Marche des fiertés aux Etats-Unis marque la commémoration des émeutes de Stonewall un an plus tôt, où des personnes LGBTQIA+ protestaient contre une descente de police dans le bar Stonewall Inn. Ces événements combattifs permettent un tournant dans les luttes pour les droits LGBTQIA+, des activisites s’y sont illustré·e·s, comme Marsha P. Johnson, une femme trans noire et travailleuse du sexe qui luttera aussi pour les droits des personnes séropositives. Ces événements marquent l’émergence d’un mouvement social combatif, revendiquant les droits et l’égalité, luttant contre les violences et les oppressions lgbtiphobes systématisées.
Les droits acquis par les personnes LGBTQIA+, et ceux qu’il leur reste à acquérir, sont le fruit d’un rapport de force que les Marches des Fiertés notamment, ont permis et permettent de construire et de visibiliser. Ces droits ne sont jamais acquis de manière irréversible. Comme l’ont montré les décrets signés par Trump et les décisions de la Cour Suprême Britannique, balayant l’existence légale même des personnes trans d’un revers de main, l’ensemble des droits qui ont pu être acquis sont toujours menacés. Participer aux Marches des Fiertés pour les personnes LGBTQIA+ et leurs allié·e·s n’est pas qu’une question de visibilité, c’est manifester notre solidarité et nos revendications et s’engager dans un rapport de force constant pour une société meilleure et réellement égalitaire.
Aux Marches des Fiertés, pour quoi et contre quoi luttons-nous ?
Participer aux Marches des Fiertés c’est célébrer notre diversité et notre unité, investir les luttes et combattre les oppressions sous toutes leurs formes, pour résister aux formes de violence qui font système. Les personnes LGBTQIA+ constituent un groupe social diversifé et hétérogène ; défendre leurs droits c’est lutter contre les oppressions que peuvent subir les membres très divers.es de cette communauté. La Pride célèbre non seulement les personnes LGBTQIA+, mais toutes les minorités. Défendre les droits des personnes LGBTQIA+, c’est défendre les droits de toutes et tous, c’est lutter contre l’injustice d’une société oppressive.
Les violences faites aux personnes LGBTQIA+ prennent des formes diverses mais sont accentuées par le par les politiques néo-libérales et d’extrême droite. Le dernier rapport d’Amnesty International le souligne ; les droits des personnes LGBTQIA+ reculent de façon alarmante partout à travers le monde[1]. Aux Etats-Unis, en Europe, où la Hongrie interdit les Prides, en France où les offensives réactionnaires transphobes se multiplient. L’extrême-droitisation des démocraties occidentales et l’internationale fasciste qui se structure, intensifient les violences lgbtiphobes déjà systémiques, matérielles et meurtrières des sociétés néo-libérales. Face aux inégalités, il faut se mobiliser massivement, lutter, et arracher de meilleures conditions pour toutes et tous.
Non seulement les droits LGBTQIA+ reculent, mais beaucoup restent encore à conquérir., Depuis 2015, la France a plongé dans le classement des pays protégeant les droits LGBTQIA+ en Europe, passant de la 5eposition à la 15e.[2] Ce classement révèle l’étendue des droits qu’il reste à acquérir à l’échelle européenne et témoigne de la dégradation des droits et de la protection des personnes LGBTQIA+ en France.
Le SNES avec la FSU revendique :
- La facilitation des transitions administratives et la déjudiciarisation des transitions de genre.
- La fin de la psychiatrisation et la judiciarisation des identités trans.
- L’accès aux soins pour les mineur·es trans, dans le respect de leur volonté.
- La reconnaissance légale des personnes non-binaires.
- L’interdiction complète des thérapies de conversion.
- La protection des personnes intersexes contre les mutilations médicales.
- Un accès égalitaire au travail, au logement, à la parentalité.
- Le droit d’asile pour les personnes persécutées en raison de leur identité ou orientation.
- Une réelle protection face aux discours et aux agissements lgbtiphobes
Visibiliser l’engagement quotidien du Snes-FSU pour les élèves et les personnels LGBTQIA+
Le SNES-FSU, revendique une école inclusive et émancipatrice. Celle-ci n’est pas un sanctuaire isolé du reste de la société, et nous constatons au quotidien la manière dont les LGBTIphobies et les structures qui les perpétuent se manifestent voire sont décuplées à l’école. Nous refusons que l’école soit instrumentalisée à des fins idéologique, par le biais d’associations et de groupes extérieurs (Parents vigilants, syndicat de la famille, etc.). Nous défendons une éducation qui combat les stéréotypes de genre, qui respecte les identités de chacun·e, et protège les élèves LGBTQIA+. Face aux discours pseudo-scientifiques qui réaffirment la binarité des sexes et des genres, l’école doit pouvoir éduquer ses élèves aux thématiques du genre. En tant que syndicat de l’Education Nationale et de transformation sociale, le SNES-FSU s’engage concrètement et quotidiennement, pour les élèves et les personnels LGBTQIA+, afin de les protéger et les accompagner.
Pour une école réellement inclusive et protectrice, le SNES-FSU revendique :
- Une formation régulière de tous les personnels à la lutte contre les discriminations.
- Une présence visible des thématiques LGBTQIA+ dans les manuels et les programmes scolaires.
- Une application effective et renforcée du programme EVARS.
- Un meilleur accompagnement des élèves trans.
- La création de commissions paritaires pour coordonner la lutte contre les discriminations.
- La protection des établissements scolaires contre les attaques réactionnaires.
- Une coopération renforcée avec les associations LGBTQIA+ pour informer les élèves, organiser des temps d’écoute et de soutien.
Contre les LGBTIphobies, agissons ensemble !
Pour nos collègues, nos élèves, LGBTQIA+ et allié·e·s et pour la société dans son ensemble, Le SNES-FSU appelle à prendre part aux Marches des Fiertés en Juin. Pour une école et une société plus juste plus et inclusive : Marchons avec Fierté !
[1] Amnesty International. Droits et libertés des personnes LGBTI+. https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/droits-libertes-personnes-lgbti-resister
[2]Selon une étude menée par Ilga-Europe. Rainbow Map, 2025.