Lors de la commission spécialisée du 25 juin, M. Vandenbrouck (DGESCO) a présenté des ajustements aux projets de programmes de langues régionales (LR), soulignant l’importance du caractère vivant de ces langues et intégrant des modifications issues des langues vivantes étrangères (LVE), telles que la suppression de gloses et le renforcement de l’approche historique (sic). Le SNES-FSU a reconnu que ces points étaient des avancées positives mais a appelé à un échelonnement de l’application des nouveaux programmes de lycée sur plusieurs années (pour le collège, c’est déjà acté) pour éviter une mise en œuvre simultanée. Il a encore une fois souligné l’importance de relier les enseignements à des enjeux historiques et politiques.

Le SNES-FSU a mis en exergue le fait qu’en langues régionales ces enjeux revêtent un caractère d’autant plus important que les enseignant·es ont très souvent en responsabilité tous les niveaux du secondaire et font face à un manque avéré de manuels et autres ressources pour la conception des cours. Dans cette optique les ressources d’accompagnement revêtent une importance capitale.

Proposition de calendrier par le SNES-FSU :

    – 2027 : sixième, cinquième, seconde

    – 2028 : quatrième et première

    – 2029 : troisième et terminale

Lors des discussions sur le préambule commun, le SNES-FSU a soulevé plusieurs points problématiques, notamment le manque de précision dans l’utilisation des termes concernant les “singularités culturelles”, suggérant de les adapter au contexte des langues régionales (LR). Il a également remis en question la formulation sur la “démarche plurilingue”, plaidant pour un éclaircissement du paragraphe. Concernant les outils numériques, le SNES-FSU a demandé quelles étaient les attentes précises vis-à-vis des enseignant·es, afin d’éclairer les pratiques. 

En ce qui concerne le préambule spécifique, le SNES-FSU a exprimé des préoccupations sur la suppression d’une phrase relative aux voies technologiques, plaidant pour la possibilité d’étudier une LR dans toutes les séries et qu’a minima figure la mention de STHR. Il a défendu trois amendements soulignant l’importance de la diversité linguistique et de la contextualisation sociolinguistique, qui a disparu des nouveaux programmes. Des questions ont aussi été posées sur les programmes manquants, notamment pour les langues mélanésiennes et le créole guyanais, avec des assurances de la DGESCO quant à une collaboration étroite avec les enseignant·es, les 

chargé·es de mission et l’Inspection générale pour assurer la progressivité en l’absence de programmes. Enfin, il a été confirmé que les focus disparaîtront complètement des nouveaux programmes.

Lors des échanges concernant les programmes par langue, le SNES-FSU a remarqué des écarts dans l’écriture des programmes, par exemple en basque, soulignant le manque d’harmonisation avec les autres programmes. Il a également critiqué le passage direct de A1 à A2+ sans descripteurs pour le niveau A2, soulignant la nécessité d’une description précise pour guider les enseignant·es. 

Le SNES-FSU a insisté sur l’importance de supprimer les mentions des compétences psychosociales qui apparaissent à des places stratégiques dans les différentes activités langagières : l’objectif de développement des compétences psychosociales, affiché avant même le détail des activités langagières, tend à créer une confusion fort regrettable sur les objectifs premiers des cours de langues. 

Concernant les créoles et le tahitien, le SNES-FSU a soulevé l’ambiguïté entre LVA et langue maternelle dans le texte, demandant une révision de la formulation, une LVA étant une langue apprise en milieu scolaire. 

Pour l’occitan, le SNES-FSU a salué une évolution du texte tout en espérant des exemples concrets et précis dans les différentes graphies dans les tableaux. 

Il a aussi affirmé le fait que les professeur·es enseignent la langue et la culture, insistant sur l’importance d’aborder des sujets politiques et historiques. Suite à l’interpellation d’une organisation lycéenne sur la répétition de certaines thématiques comme le racisme ou la place des femmes dans les cours de LV, l’Inspection générale a répondu que les nouveaux programmes annuels permettront d’approfondir et d’élargir la quantité de sujets abordés et d’éviter les répétitions. 

Enfin, le SNES-FSU a conclu en réaffirmant la nécessité absolue d’inclure des dimensions historiques, politiques et sociales dans les documents d’accompagnement, à défaut de l’avoir fait dans les programmes, afin de susciter le débat en cours de langues sur les “questions vives” et d’éviter de tomber dans un enseignement-apprentissage bien fade, trop peu ancré dans la culture et l’histoire sociale dont la langue est le véhicule.


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