
Aucun texte règlementaire n’impose de projet local d’évaluation (PLE) en collège, seules des circulaires dont celle de rentrée l’évoquent. La volonté du ministère de tayloriser nos métiers est manifeste mais non fondée sur des textes. Les professeur·es de lycée ont rendu les PLE inopérant, sur le mot d’ordre du SNES-FSU, alors qu’un arrêté avait été publié. Une note de service non concertée avec les organisations syndicales tente de les réactiver d’ailleurs aussi à cette rentrée au lycée.
Discours de prérentrée sur l’évaluation
D’ores-et-déjà, de nombreux retours de terrain montrent que des principales et principaux de collège saisissent l’impulsion ministérielle pour prétendre qu’un retour au contrôle continu du DNB à partir des notes des élèves nécessite un projet local d’établissement et/ou deux DNB blancs ou tout au moins une réflexion commune sur l’évaluation des élèves.
Il faut résister collectivement à ces allégations qui ne reposent sur aucun texte à valeur règlementaire. La liberté pédagogique des professeur·es en dépend.
La circulaire de rentrée n’a jamais été aussi loin dans le mépris porté sur les évaluations des professionnels de l’éducation que sont les professeur·es puisqu’elle prétend que seules les évaluations standardisées permettent de détecter les besoins des élèves !
Note de service sur l’attribution du DNB
Le jeudi 07 septembre 2025 a été publiée une nouvelle note de service sur les conditions d’attribution du DNB, sans concertation avec les organisations syndicales qui auraient au passage indiqué qu’elle comporte des erreurs ! Bien heureusement, elle ne comporte pas la mention de PLE mais une phrase laisse entendre que la ou le chef.fe d’établissement pourrait se sentir l’âme du « premier pédagogue de l’établissement » et faire de l’ingérence dans les notes établies par les professeur·es : « Le chef d’établissement est garant de la représentativité des moyennes des élèves. ».
Dans les établissements, l’harmonisation devrait prendre la forme d’une « concertation » « au sein des conseils d’enseignements et du conseil pédagogique.
Un passage insiste sur la nécessité d’avoir des moyennes « représentatives ». Pour être légitime, la moyenne des notes doit « nécessairement être construite à partir d’une pluralité de notes ».
Se pose la question des élèves particulièrement absent·es. La note de service prévoit d’abord la possibilité de faire des évaluations supplémentaires puis « dans l’hypothèse où une moyenne périodique n’est pas jugée « représentative », celle-ci peut être remplacée par la mention « En attente » sur le bilan périodique de l’élève. ».
« En fin d’année scolaire, le conseil de classe statue sur la situation des élèves dont une ou plusieurs moyennes périodiques ont été remplacées par la mention « En attente ». L’objectif est de faire en sorte que tous les élèves aient une moyenne annuelle sur 20 dans toutes les matières et de s’assurer avec discernement du caractère représentatif de ces moyennes. À cette fin, il peut être fait recours à une évaluation de remplacement qui permettra de rendre compte du niveau des acquis de l’élève. La note obtenue par l’élève à cette évaluation de remplacement est retenue en lieu et place de la moyenne annuelle manquante. Dans le cas d’une absence dûment justifiée à cette évaluation, l’élève est à nouveau convoqué. Si l’absence n’est pas dûment justifiée, la note zéro est attribuée pour cet enseignement.
Seules les dispenses règlementaires relatives à l’enseignement de l’éducation physique et sportive (EPS) et à la deuxième langue vivante sont autorisées. Elles seront renseignées avec la mention Dispensé dans le LSU. »
Rien n’est dit bien évidemment des élèves qui n’ont pas cours à cause des professeur·es non remplacé·es ou non nommé·es .
Le SNES-FSU rappelle que le code de l’Éducation prévoit que seul·es les professeur·es sont responsables statutairement de l’évaluation des élèves.