Au collège, il n’y a plus qu’en Troisième que ces évaluations sont facultatives : il ne faut pas se les laisser imposer. Cette année, des professeur.es ont découvert que des élèves sont aussi interrogé.es sur les pratiques pédagogiques dont ils et elles ont bénéficié l’an dernier ( groupes, passage au tableau,…). La systématisation de ce type d’évaluations qui pourraient être menées sur échantillon représentatif montre comment les pratiques des professeur.es pourraient être surveillé.es de façon automatique !
Initiées à la rentrée 2018, elles n’ont cessé de prendre de l’ampleur et concernent aujourd’hui les niveaux de CP, CE1, CE2, CM1, CM2, Sixième, Cinquième, Quatrième, Seconde et première année de CAP. Le ministère les pare de vertus pédagogiques dans la lettre de rentrée notamment pour trier les élèves, déniant l’intérêt de la capacité à évaluer des professionnels. Dans ses notes de service, le ministère ne se cache plus d’en faire un outil de pilotage.
Matériel informatique : c’est le bazar !
Ces évaluations doivent théoriquement se dérouler du lundi 8 au vendredi 26 septembre pour les évaluations de Sixième et Quatrième. Le délai est allongé d’une semaine pour celles de Cinquième. Dans des établissements sous-équipés, avec souvent une unique salle informatique, leur organisation est avant tout un casse-tête qui induit des pertes d’heures de cours et des modifications d’emploi du temps. L’ajout d’un niveau ne fait qu’accroître le problème. Aux tests informatisés, s’ajoutent encore ceux de fluence en français. Peut être conscients du ridicule, les services de l’Éducation nationale ne publient plus le livret d’accompagnement (qui dépassait les 100 pages et ne cessaient de croître) sur leur site internet mais passent par les chef.fes d’établissement pour communique l’information.
Certain·es élèves, en particulier les plus socialement défavorisé·es, ne maitrisent pas l’usage de la souris ni de l’ordinateur. Ces inégalités d’accès à l’informatique influent sur les résultats sans que cela ne soit jamais pris en compte. Quant aux contenus des items proposés, ils sont aussi discutables, notamment car ils ne traitent que très partiellement les champs de ces disciplines ou sont hors sol.
Des outils de pilotage
Ce que le SNES-FSU dénonce depuis des années s’installe comme une routine et ces évaluations permettent notamment de trier les élèves, en se substituant à l’expertise plus nuancée des professeur·es. C’est un pas de plus vers un métier d’exécutant·es. Le but est de les systématiser à tous les niveaux, ce qui est presque déjà le cas, afin que les résultats des élèves à ces évaluations standardisées deviennent un critère majeur pour juger de la valeur professionnelle des professeur·es et pour évaluer les établissements, comme cela se fait dans les pays anglo-saxons.
La preuve en est un additif au questionnaire apparu cette année qui interroge l’élève sur les pratiques pédagogiques de ses professeur.es : la fréquence de son passage au tableau par exemple. Élèves et professeur.es seront donc surveillé.es de près !
C’est notre liberté pédagogique et le cœur même de nos métiers qui sont attaqués !
Les résultats de ces évaluations standardisées systématiques sont utilisés pour « piloter » l’Éducation nationale, ils sont de plus en plus souvent détournés à des fins politiques pour justifier des réformes ou des prétendues réussites du ministère.
Dans certaines académies, ce sont aussi les « moyens » alloués pour le « Choc des savoirs » qui ont été corrélés à ces résultats !
L’avis du SNES-FSU
Le SNES-FSU conteste toujours fortement ces évaluations nationales standardisées et appelle les équipes à en ignorer les résultats.