
Le 16 octobre, cela fera cinq ans que Samuel Paty a été assassiné par un terroriste islamiste. Cela fera aussi deux ans que Dominique Bernard a payé de sa vie son engagement professionnel dans les mêmes circonstances. Cinq ans. Plus de la moitié de la scolarité d’un·e élève dans le second degré. Les élèves en Sixième cette année étaient en CP lors de l’assassinat de Samuel Paty. Comment rendre hommage à nos deux collègues, comment faire vivre leur mémoire au fil des années ?
L’institution doit d’abord assumer ses responsabilités. Trop souvent, elle a communiqué en dernière minute, dans la précipitation, sur l’hommage rendu à nos collègues. Parfois, elle s’est même défaussée sur les collègues, pendant que l’extrême droite instrumentalisait ce moment pour fracturer la société. Il est indispensable, surtout, de donner les moyens nécessaires pour faire vivre concrètement le projet de l’École publique laïque : faire reculer tous les obscurantismes, émanciper la jeunesse par les savoirs, en la protégeant de tout prosélytisme. Il est urgent que la République soutienne pleinement l’École publique laïque, la seule école de toute la jeunesse, et les personnels qui la font vivre.
Si chacun·e vit et revit ces moments à sa manière, tellement ces drames renvoient à notre rapport intime au métier, c’est bien collectivement que nous continuerons de porter l’impératif éducatif, social et démocratique de l’idéal républicain de l’École publique et laïque pour faire vivre dignement la mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard à travers le temps.