Soins d’hygiène spécifiques, accompagnement aux toilettes, levage d’un fauteuil… autant de gestes qui relèvent du paramédical, et pas des missions des AESH. Ils s’acquièrent par une formation diplômante dans le domaine professionnel du soin. Or, les AESH ne sont pas des soignant·es, donc pas formé·es à effectuer ces gestes. Il ne faut donc pas les effectuer, sans quoi vous vous exposeriez à des risques graves, tant sur le plan de votre santé que sur le plan professionnel. Le SNES-FSU vous accompagne.
Accompagnement des élèves dans les actes de la vie quotidienne
La circulaire n° 2017-084 du 3-5-2017 relative aux missions et activités des personnels chargés de l’accompagnement des élèves en situation de handicap indique que l’accompagnant·e peut pratiquer « l’aide à la toilette (lorsque celle-ci est assimilée à un acte de vie quotidienne et n’a pas fait l’objet de prescription médicale) » et précise que «Des gestes techniques spécifiques peuvent être demandés aux personnels chargés de l’aide humaine aux élèves en situation de handicap par la famille, avec l’accord de l’employeur, lorsqu’ils sont prévus spécifiquement par un texte ».
En s’appuyant sur cet axe de travail, certain·es chef·fes d’établissement exercent une pression à l’encontre des accompagnant·es d’élèves en situation de handicap pour leur faire exécuter des actes qui relèvent du soin et non de l’aide.
Absence de formation
Par exemple, procéder à la toilette intime d’un·e adolescent·e, manipuler un lève-personne ou le corset d’un élève myopathe sont des gestes de soin et de technicité pratiqués par des personnels soignant·es qui ont validé des modules professionnels dans l’obtention de leur diplôme. Or, les accompagnant·es d’élèves en situation de handicap ne sont pas des professionnel-les du soin car elles et ils n’ont validés aucun de ces modules dans le cadre de leur 60h d’adapation à l’emploi que l’Education nationale qualifie de formation !
Le SNES-FSU invite les accompagnant·es à remplir le Registre de santé sécurité au travail (RSST)en indiquant leur manque de formation et leur crainte d’être rendu·e responsable de la dégradation de santé de l’élève du fait d’une toilette intime mal exécutéeou de l’apparition d’escarres du fait d’une mauvaise manipulation d’un corset.
Bâti scolaire toujours inaccessible
Dans des établissements scolaires inadaptés, sans lieu d’aisance aménagé, il est demandé à des accompagnant·es de faire la toilette intime d’adolescent·es. Souvent laissé·es seul·es pour accomplir ces gestes et ne disposant pas du matériel adéquat, les accompagnant·es sont susceptibles de développer des troubles musculo-squelettiques en transportant, par exemple, l’élève de son fauteuil au siège des toilettes et vice-versa.
La mise en place d’un lève-personne nécessite des travaux que les établissements soient engagés.
Le SNES-FSU encourage tous les personnels (accompagnant·es, enseignant·es, CPE, Psy·eN, assistant·es d’éducation,…) des établissements à porter une motion au CA pour demander à la région un budget fléché en ce sens. Le SNES-FSU rappelle qu’il faut remplir le RSST en indiquant l’absence de lieu aménagé à la réalisation de ces gesteset dénoncer des conditions de travail susceptibles de dégrader la santé physique de l’accompagnant·e.Remplir le RSST permet aux organisations syndicales élues à la Formation Spécialisée Santé Sécurité et Conditions de Travail (F3SCT) d’exiger de l’employeur, en l’occurrence l’Educatioin nationale, qu’il assume son obligation de veiller à la santé et au bien-être des ses agent·es.
Encadrement par un protocole
Le SNES-FSU dénonce les conditions de scolarisation des élèves en situation de handicap et les conditions de travail de leurs accompagnant·es. Il exige l’accessibilité du bâti et l’embauche de personnel soignant. Dans tous les cas, si l’accompagnant·e est mis·e sous pression d’accomplir des gestes spécifiques, il faut un document écrit pour encadrer cette action. Cet écrit doit être élaboré en concertation avec l’agent·e qui exécute le geste, l’élève et sa famille, le médecin scolaire et la-le chef-fe d’établissement. Il ne suffit pas d’écrire « accomplir des gestes d’hygène ». il faut que chacun sache dans quoi il s’engage et quelles sont les limites de cet engagement.
Le SNES-FSU invite les accompagnant·es d’élèves en situation de handicap à ne signer aucun protocole avant d’avoir contacté les militant·es de leur section SNES-FSU académique ou départementale.



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