Une fiche nationale pour l’exercice de cette fonction a été envoyée aux DASEN au début de l’été. C’est peu dire que la demande n’a pas été cadrée et l’on en voit les dérives !

Le SNES-FSU et la FSU-SNUipp ont interpellé le MEN sur ces dysfonctionnements qui ne sont pas mineurs et qui conduisent à recruter des non psychologues pour un emploi de psychologue! (https://psyen.fsu.fr/spip.php?article628). Rappelons que l’usurpation du titre de psychologue est un délit puni des peines prévues par l’article 433-17 du code pénal, soit un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Contrairement à certaines organisations qui voient là le moyen de rendre plus visibles les PsyEN et de les représenter, la réalité du terrain appelle à davantage de lucidité !

Même si des créations de postes ont été demandées pour remplacer les CT sur le terrain, il n’y a aujourd’hui aucune assurance que ceci soit adopté dans le budget ni qu’il sera possible de les pourvoir. Le problème de la prise en charge des élèves et étudiant·es ne relève pas d’une insuffisance de gouvernance mais bien de moyens.

Pense-t-on vraiment que la perspective d’exercer une fonction de CT augmente le nombre de candidat·es aux concours ou attirent davantage de non-titulaires?

Des problèmes sont posés par cette circulaire nationale sur la politique éducative, la protection de l’enfance, la santé et le bien être.

Lors de la réunion regroupant les organisations syndicales, le MEN a communiqué un projet de circulaire générale censée s’appliquer à tous les personnels, dont les personnels médico sociaux et les PsyEN. Ce document de travail devrait faire l’objet de discussions.

L’intitulé de la circulaire‚ « circulaire générale » laisse implicitement entendre qu’elle s’impose aux circulaires de missions des différents corps. La lecture du projet laisse apparaître que le bureau de la santé et de l’action sociale définirait toute la politique éducative! De plus, cette circulaire ne porte pas sur les objectifs comme c’est habituellement le cas, mais redéfinit les missions et la structuration de la profession, donc l’inscription dans les filières hiérarchiques cadrées par les statuts.

  • Que deviennent alors les missions qui figurent dans l’article 3 du statut ?
  • Doit-on considérer que ces missions définies statutairement sont effacées par une circulaire, même générale, ou par des adaptations locales auxquelles pourront se livrer les DASEN? Ainsi, la circulaire prévoit de rendre prioritaire les actions de dépistage!

Il s’agit bien de mettre en place une nouvelle gouvernance qui aura nécessairement des incidences sur les missions des personnels et leurs pratiques par le biais de demandes soit non conformes aux missions soit réductrices, mais jugées prioritaires localement et relayées par les CT.

Certain·es CT ne sont même pas psychologues (ex. Dordogne, Pyrénées Atlantiques) ou n’ont aucune expérience de PsyEN (ex. Nancy-Metz). Or, les PsyEN devraient se conformer à leurs demandes, tout en ayant des comptes à rendre aux IEN IO et IEN sur le reste de leurs missions?

Le pilotage de la politique éducative, sociale et de santé/bien-être qui s’imposerait à tous les niveaux du système éducatif ferait passer les PsyEN sous la tutelle du bureau de la santé et de l’action sociale au niveau ministériel et des conseillers techniques académiques et départementaux, ce qui ne correspond nullement à leur inscription hiérarchique ni à leurs missions.

C’est un glissement vers la structure administrative qui est celle des personnels médico sociaux. Les conséquences sont importantes en termes d’horaires, de déroulement de carrière et de rémunération.

Comme nous l’avions déjà analysé dans des articles précédents (Assises de la SM: le dessous des cartes; Vrai/faux psychologues?; Assises de la santé scolaire…), le ministère de la Santé est à l’offensive pour imposer sa vision de la santé mentale et des partenariats via les CLSM ou les PTSM (3).

Les CT seraient censé·es négocier l’entrée de psychologues par le biais des PAS (4) et des DAR (5) ou par des conventions avec les Maisons des Adolescents dans les établissements. Elles·ils n’en auront pas la légitimité hiérarchique ni pour certain·es la connaissance du terrain! Les pressions du secteur libéral sont très fortes et le MEN semble bien peu offensif pour défendre une certaine conception du métier de psychologue de l’Éducation nationale.

Le projet de circulaire proposé ne repose sur aucun texte réglementaire.

La responsabilité de l’application de cette circulaire ne peut dépendre du seul bureau de la santé et de l’action sociale. Toutes les autres directions doivent être concernées, car les missions des PsyEN ne se limitent pas à une certaine conception de la psychologie à l’École, limitée à la détection des TND ou des troubles psychiques.

L’organisation des concertations entre les différents professionnels doivent se faire dans des cellules départementales associant systématiquement les IEN, les IEN IO et les DCIO et institutionnaliser les cellules de veille sur le temps de travail, dans les écoles et les EPLE.


(1) Conseil lLocal de Santé Mentale

(2) COTER (COmités TERritoriaux) à l’échelle départementale vise à mettre en place les CPS. Ils sont copilotés par l’ARS et la DSDEN et les financements viennent de l’Europe et des collectivités territoriales.

(3) Projets Territoriaux de Santé Mentale

(4) Pôle d’Appui à la Scolarité

(5) Dispositif d’AutoRégulation


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