Monsieur le Ministre,

A cette date, nous n’avons toujours reçu aucune réponse à notre lettre ouverte vous demandant d’annoncer sans tarder l’abandon des groupes de niveau au collège. Il est inacceptable de passer ainsi sous silence l’expression du syndicat majoritaire dans le 2d degré !

Puisque vous avez préféré privilégier une présentation des résultats des évaluations nationales devant un public choisi plutôt que de répondre aux interpellations des représentant.es élu.es des personnels au CSE, le SNES-FSU tient à vous mettre face à un chiffre, issu de ces mêmes évaluations nationales et sur lequel vous n’avez pas communiqué.

Pour la partie AUTOMATISMES, en mathématiques,

En 2024, la DEPP, selon les résultats obtenus aux évaluations nationales, établissait à 59,4 % la proportion d’élèves de 6^e maitrisant de manière satisfaisante les automatismes et à 6,2 % celle d’élèves « à besoins » dans ce domaine.

En 2025, aux évaluations de 5^e, ces mêmes élèves qui ont connu les groupes de niveau pendant leur scolarité de 6^e, sont réparti·es ainsi par la DEPP : 47,3 % pour le groupe « satisfaisant » et 11 % pour le groupe « à besoins ».

Quand allez-vous reconnaitre l’échec de cette organisation ?

Les travaux de la recherche étaient concordants pour montrer les effets néfastes des groupes de niveau, de même que les témoignages de terrain qui confirmaient que les attendus et donc l’enseignement n’étaient pas les mêmes selon la composition des groupes. Et pourtant, les ministres successifs se sont obstinés à vouloir expérimenter cette organisation qui n’a fait que désorganiser le système éducatif.

L’opposition des personnels, des parents et des élèves doit être enfin entendue. L’obstination des derniers ministres à vouloir gouverner contre l’avis des personnels et des organisations syndicales est une des causes principales de la défiance croissante de nos collègues envers l’institution. Vous avez à plusieurs reprises évoqué le besoin de stabilité pour le système éducatif et nos collègues. La poursuite de cet objectif, louable, ne doit pas se faire à n’importe quel prix : maintenir les groupes de niveau au nom de la stabilité en aggravant ainsi la crise de sens du métier dont témoignent nos collègues et en dégradant les conditions d’études des élèves, n’est pas soutenable

Monsieur le ministre, Le SNES-FSU vous demande une nouvelle fois d’annoncer sans plus tarder la fin du « Choc des savoirs », d’abroger les textes qui mettent en œuvre cette réforme pour une disparition des groupes de niveau à la rentrée 2026.