Les nouveautés de la circulaire du 12 février 2021 :

Abrogation de la circulaire du 24 février 2017.

L’INSHEA est identifié comme centre de ressources et d’appui de la nouvelle formation.

Les professeurs détenteurs du CAPA-SH ou du 2 CA-SH sont désormais réputés titulaires du CAPPEI sans épreuve à passer.

Une deuxième voie d’accès au CAPPEI par VAEP (validation des acquis de l’expérience professionnelle d’un enseignement inclusif) est mise en œuvre à compter de la rentrée 2021 pour la session 2022.

Le lien vers le texte intégral de la circulaire : https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo10/MENE2101543C.htm

A quoi ressemble l’année de préparation au CAPPEI ?

Le départ en formation préparatoire au CAPPEI reste conditionné par l’affectation du professeur sur un poste support de formation.

La formation est de 300 heures (144 heures pour les six modules obligatoires du tronc commun, 104 heures pour les deux modules d’approfondissement choisis, 52 heures pour le module de professionnalisation dans l’emploi), complétées par 100 heures de MIN-ASH (modules d’initiative nationale dont le catalogue est accessible sur le site de l’INSHEA) utilisables dans les 5 années qui suivent l’obtention du CAPPEI. 
Un tuteur suit le candidat, qui bénéficie d’une première journée d’information et de préparation à la formation et de l’accompagnement par des formateurs de l’Inspé ou de l’INSHEA et de l’équipe départementale ASH.
Le candidat passe trois épreuves : a) une séance pédagogique de 45 minutes suivie d’un entretien de la même durée ; b) un entretien sur sa pratique professionnelle à partir d’un dossier (15 minutes de présentation, 45 minutes d’entretien) ; c) la présentation d’une action conduite qui témoigne de sa capacité à être personne ressource en matière d’éducation inclusive et de sa bonne connaissance des modalités de scolarisation des élèves BEP (présentation de 20 minutes suivie de 10 minutes d’entretien). Une note moyenne au moins égale à 10 sur 20 à l’ensemble des trois épreuves est exigée pour l’obtention du CAPPEI. Le candidat peut demander à conserver les notes supérieures ou égales à 10 pendant trois années.

Pour rappel, les épreuves du CAPPEI sont ouvertes aux candidats libres.

Textes réglementaires au BOEN du 16 février 2017 : voir ici.
Les personnels titulaires CAPPEI et en poste ont par ailleurs accès à une indemnité.

Comment se déroule la validation des acquis de l’expérience professionnelle d’un enseignement inclusif (VAEP) dans le CAPPEI ?

A. 1ère étape : le dossier de recevabilité:

Les candidats à la VAEP doivent justifier de 5 ans d’exercice en tan qu’enseignant dont 3 à temps complet dans les domaines de l’enseignement adapté et de la scolarisation des élèves en situation de handicap.

Le dossier de recevabilité est adressé au recteur de l’académie avant la date fixée (avant les vacances d’automne).

B. 2ème étape : le dossier de validation

Il s’agit de valoriser l’expérience, les compétences et aptitudes professionnelles acquises en rapport avec le référentiel des compétences caractéristiques d’un enseignant spécialisé. Les candidats sont aidés dans l’élaboration du dossier par l’équipe départementale ASH et par un tuteur.

Les candidats présentent leur dossier devant un jury composé d’un IA-DASEN ou d’un IEN-ASH, d’un IEN de circonscription ou d’un IA-IPR, d’un enseignant spécialisé du parcours de formation. Cette présentation (15 min) est suivie d’un entretien de 45 min.

Que retenir du bilan sur la session 2017-2018 du CAPPEI ?

A. Une grande disparité pour les tuteurs selon les départements

Le bilan de la session 2017/2018 montre qu’un effort d’harmonisation reste à faire au niveau national sur les point suivants :
1) le nombre de stagiaires par tuteurs (qui varie de 1 à 2 selon les départements)
2) la rémunération des tuteurs : dans certains départements les tuteurs ne sont pas payés plus s’ils suivent deux stagiaires. La note 2019-06-26 (voir pièce jointe) apporte une première réponse et prévoit une fourchette comprise entre 500 et 700 euros par stagiaire, selon le « niveau d’expertise des intervenants ou du public destinataire », le nombre de stagiaires et le nombre de jours de formation.
3) le remboursement des frais de déplacements des tuteurs (dans beaucoup de cas ils ne sont pas remboursés).

B. Une formation à repenser ?

Parmi les motifs d’abandon relevés, la difficulté des épreuves et la difficulté à gérer la formation CAPPEI en « alternance » (gestion de classe + formation) interrogent sur la pertinence de la formation elle-même. Le CAPPEI prend parfois l’allure d’un parcours du combattant dont les candidats sortent anormalement éprouvés.
Ce rapport met en exergue un chiffre étonnant : 50% seulement des candidats ont suivi la formation complète. Là encore, cela interroge sur les modalités mêmes de la formation.
D’autre part, il ressort que les modules « Grande difficulté scolaire, module 1 » et « Troubles des fonctions cognitives » sont très largement choisis. Ce qui signifie que des champs de spécialisations restent sous-alimentés. Il faudrait pouvoir comparer cette préférence aux besoins en postes d’enseignants spécialisés selon les profils d’élèves à accompagner. 

C. Une formation trop sélective ?

Le taux de réussite au CAPPEI est de 69% pour les candidats ne bénéficiant d’aucune mesure (détenteurs du 2 CA-SH et candidats déjà en poste ASH en 2017).
On remarque une très grande disparité entre les départements : alors que 100% des candidats ont obtenu le CAPPEI en Vendée, 29% seulement l’ont obtenu en Haute-Savoie. Cette disparité pose la question de l’équité d’évaluation des candidats au niveau national.

Notre avis
Certes, la création du CAPPEI constitue un pas en avant pour les professeurs du second degré dans la mesure où elle s’accompagne d’une formation plus fournie. Mais le CAPPEI reste destiné aux collègues se destinant à l’enseignement spécialisé. Or la promotion de l’école inclusive passe par la formation de tous les enseignants. Tous les professeurs enseignent désormais à des élèves à besoins éducatifs particuliers. Tous ont donc besoin de bénéficier d’une formation de qualité sur ces questions.

1) Cela implique de rendre accessible la passation du CAPPEI au plus grand nombre de collègues. Tout poste devrait être susceptible d’être un poste support de formation dans la mesure où les choix de spécialités restent cohérents avec le profil des élèves suivis l’année de la passation. Il paraît tout à fait envisageable d’organiser les services au sein d’un établissement en attribuant à un collègue une classe dans laquelle se trouvent des élèves dont le profil correspond aux modules retenus. 

2) Cela induit d’entamer une politique incitative, dans laquelle les candidats sont épaulés et non découragés, accompagnés vers la réussite plutôt que laissés dans l’angoisse d’un succès très incertain, et soumis à des conditions de formation qui font de l’année de passation un moment stimulant d’accroissement des qualifications et non une course à obstacles dont on sort découragé et éreinté.

3) Cela nécessite aussi une harmonisation nationale qui assure l’égalité des candidats face aux jurys, quelque soit le département de passation des épreuves.

Attention :
Le CAPPEI ne permet pas d’enseigner aux élèves allophones, qui font pourtant partie des élèves BEP. L’enseignement du FLS fait l’objet d’une certification distincte. 

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