Les tests dans l’Éducation nationale jusqu’ici, c’est un échec et jusqu’ici, ça n’a pas marché. En novembre, Jean-Michel Blanquer annonçait 1 million de tests par mois, chiffre repris à plusieurs reprises par d’autres membres du gouvernement. Dans les faits, on est resté très loin du compte : avant les vacances de Noël, soit un mois et demi après les annonces du ministre, 10 000 tests avaient réalisés. Le 16 février, le ministère a avancé le chiffre de 200 000 tests réalisés.

Le Snes-FSU a pointé très rapidement les limites des opérations engagées : pas de pédagogie du tests auprès des élèves à travers des campagnes d’information, organisation complètement décalées par rapport au quotidien professionnel des personnels, ciblage de certaines zones inopérante….les témoignages de notre enquête #CovidWatch sont révélateurs (détails en fin d’article)

« Info envoyée sur les messageries professionnelles des collègues de l’établissement le 26/01 à 14h15 pour une opération le 28/01 de 10h à 17h dans le lycée voisin. Pour les volontaires, inscription avant le 27/01 17h par téléphone. Je ne sais pas si des collègues y sont allés. Pas de bilan communiqué. »

Académie de Strasbourg

Le Snes-FSU demandait depuis début janvier le déploiement de tests salivaires dans les établissements scolaires. Ils vont enfin être utilisés dans l’Education nationale ! Mais encore une fois quelle réalité derrière les annonces ?

Tests salivaires : après les paroles, quels actes ?

Le premier ministre, le ministre de la Santé et le ministre de l’Éducation nationale ont annoncé 200 000 tests par semaine.

Le 16 février, lors d’une réunion entre les organisations syndicales et le ministère, ce dernier reconnaissait être incapable de donner un chiffre pour l’Education nationale, les 200 000 tests salivaires annoncés étant un chiffre global et qui ne concerne pas seulement l’Education nationale.

C’est finalement le samedi 20 février, sur une chaîne d’info en continu (encore et toujours) que les premiers chiffres ont été donnés par le ministre. Les objectifs annoncés sont encore loin…Les propos du ministre laissent sous-entendre que seules les écoles sont concernées. Pourtant, il y a 15 jours, le ministère nous avait assuré que les collèges et les lycées seraient aussi concernés.

Lors du point sanitaire du 16 février, le Snes-FSU a aussi posé de nombreuses questions sur les modalités de déploiement :
– quelle organisation : dans un établissement ou sur un bassin comme pour les tests antigéniques, modalité qui n’a pas fonctionné ?
– qui fait les tests ?
– y a-t-il des territoires ciblés (cluster ? zone déterminée de manière aléatoire ?) comme sur la vague de tests antigéniques, ou va-t-on enfin vers une politique de tests massifs ?
– une campagne d’information est-elle prévue à destination des élèves et des personnels ?
D’autres questions se posent : qui communique les résultats et à qui (laboratoire directement aux personnels et aux familles ? circuit d’information Education nationale ?)

Aucune réponse n’a été apportée, si ce n’est pour préciser que l’articulation avec les laboratoires chargés de l’analyse des tests n’étant pas finalisée, le déploiement ne pourrait être massif immédiatement…

Tests, traçage, isolement, aération….quelle est la réalité sanitaire dans votre établissement scolaire ? Continuez à témoignez avec #CovidWatch

Quelques témoignages de #CovidWatch sur la campagne de tests depuis novembre

« Les centres de test sont dans des lycées, en journée, donc pas possible d’y aller » Académie de Strasbourg

« Prévenu en retard, plus de créneaux. » Académie de Rennes

« Elle avait lieu dans un lycée éloignée de mon collège, pendant les heures de cours. Il était donc impossible d’y participer. Une seule journée a été proposée pour l’instant. » Académie de Strasbourg

« Le test ayant lieu dans un autre établissement, très peu de collègues ont profité de cette possibilité. » Académie de Lille

« Dépistage proposé le vendredi 22 janvier matin par mail de la principale (courrier daté du jour même de la DASEN) pour réponse à 14H00 dernier délai par voie hiérarchique, avec dépistage le vendredi 25 janvier !!! … » Académie de Caen

« Les tests étaient proposés dans un autre établissement, à plus de 20 minutes de route (35 en cas de bouchon) à des horaires qui ne convenaient à pas grand monde. résultat : personne de mon établissement n’a été testé pour cette opération » Académie de Nice

« Il fallait se déplacer à la ville d’à côté (25km) » Académie de Nice

« Impossible de s’y rendre, établissement à 10 km, à moins de pas assurer nos cours » ….Aix Marseille

« 2 campagne ont été faite dans le bassin mais pour un nombre de collègues très limité : 70 personnes. Or l’établissement comporte 200 salariés et les 3 collèges environnants sont aussi concernés ! » Académie de Poitiers

« Une seule journée et que pour les volontaires adultes ou en classe de 3ème (et pas pour tous car pas assez de créneaux encore disponibles après l’inscription des adultes) Il n’y a eu que 75 test pour tout le collège. » Académie de Lille

« Tests organisés sur une zone de la ville pour tous les types d’établissements scolaires (plusieurs écoles, 1 collège et 1 lycée) : information donnée un lundi après-midi pour une prise de rvd … pour le mardi ou le jeudi ! » Académie de Bordeaux

« Organisé dans l’urgence avec une feuille d’autorisation parentale distribuée le mercredi pour des tests le vendredi : un nombre non négligeable de familles, en particulier celles qu’il aurait fallu absolument toucher, n’ont sans doute pas entendu parler du test, ou trop tard. » Académie de Grenoble

« Prévenu la veille. On ne sait pas si on peut y aller pendant les heures de cours » Académie de Bordeaux

« Une campagne de test sur une journée en novembre car le secteur a été désigné comme étant à surveiller. Tests PCR pour les personnels volontaires seulement ; pas pour les élèves. Donc nous avons été nombreux à dénoncer une opération de com ; et peu à être testés. » Académie de Rouen

« Tests proposés par le Rectorat à condition d’aller à Grenoble ou Bourgoin Jallieu: seuls deux lieux qui nécessitent un long trajet en voiture… » Académie de Grenoble

« Les tests, disponibles dans les lycées, n’étaient pas toujours facile d’accès au vu des plages horaires (pendant les cours). » Académie de Besançon

« Tests effectués dans un autre collège de la ville, sur notre temps libre. Pour la première date, nous avons été prévenus moins de 24h avant… » Académie de Clermont-Ferrand

« Ai reçu un mail m’invitant, moi et tous les personnels de mon collège, à aller me faire tester. Soit au rectorat pendant les horaires de cours (donc impossible). Soit en faisant la queue dans un labo (en sortant du collège 30min avant le couvre-feu, c’est dur). » Académie de Lyon

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