La rentrée s’annonce incertaine à plus d’un titre : lycées bondés et menaces de fermetures sur des collèges

L’Éducation est présentée comme une priorité, mais l’investissement consenti ne suffira même pas à maintenir des conditionsd’enseignement déjà bien dégradées depuis les coupes budgétaires de 2007-2012. En lycée,on attend de 44 500 à 78 000 élèves de plus, selon que ceux ayant échoué au baccalauréat feront ou pas valoir leur droit à la réinscription dans leur lycée d’origine. Les académies ont mis de côté des moyens à déployer à la rentrée(Toulouse), ou prévu de regrouper les élèves au sein de dispositifs spécialisés (Créteil). Ces interrogations sur la Terminale s’ajoutent à celles sur les Premières, dont certaines, telles les STMG, voient leurs effectifs exploser suite aux nouvelles modalités d’orientation en fin de Seconde. Quant aux Secondes qui subissent déjà une augmentation d’effectifs due à l’arrivée de la génération des années 2000, la quasi-suppression du redoublement en Troisième amplifiera ce phénomène.

Quels enseignants mettre devant ces élèves ? Les réponses sont diverses et toutes insatisfaisantes : classes bondées à 35 élèves voire plus (Lille), ouvertures financées en heures supplémentaires (Aix-Marseille)… car les 2 509 emplois supplémentaires prévus à la rentrée ne suffiront pas à combler les besoins des lycées, combinés à la mansuétude dont a bénéficié la mise en place de la réforme du collègedans nombre d’académies.

Qui veut noyer son chien…

Côté collège, en plus de la réforme, les inquiétudes portent sur les menaces de fermetures touchant nombre d’établissements souvent ruraux (Nancy-Metz), mais pas toujours (Nantes,Orléans-Tours, Rouen), dont les effectifs (moins de300 élèves) ou la mixité sociale sont jugés insuffisants. Aucune réflexion n’est menée sur le service public rendu par ces collèges : les considérations sont financières, et cet abandon profite au secteur privé (Rennes). La sous-estimation des effectifs est une constante de ces dernières années, de même que les économies d’échelle avec les fermetures et les fusions de collèges comme de lycées. Et l’on pourra se plaindre que les résultats du système se dégradent, ce qui justifiera de nouvelles réformes… Et si au contraire on commençait par donner de l’oxygène au système : améliorer les conditions de travail des élèves et des personnels, donner de l’attractivité et de la reconnaissance salariale à la profession…

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