Le mot-clé pédagogique des derniers mois : différencier. Quésaco ? La nouvelle marotte institutionnelle ne date pas d’hier, mais la difficulté à s’en emparer provient d’une part de ses différentes acceptions, d’autre part du fait que la différenciation peut se mettre au service de toutes les politiques éducatives : les plus démocratisantes comme les plus ségrégatives. Tout comme l’évaluation des élèves, elle peut avoir des effets variés selon la manière dont elle est menée.

La différenciation peut être structurelle : l’enseignement adapté (segpa, erea), les voies et séries au lycée sont autant de structures de différenciation.

La différenciation peut être pédagogique : des groupes de niveau, de compétence, des apports ou des supports différents pour tel ou tel élève durant le travail de la classe ou du groupe… Elle peut alors peut servir des objectifs antinomiques : reléguer des élèves en difficulté dans des tâches simplistes et donc avoir de moindre ambitions pour eux, ou les étayer pour qu’ils parviennent aux mêmes connaissances et compétences que les autres.

Au final, cette prise en compte fine du groupe classe et des élèves qui le constitue peut servir des intentions variées, et se mettre en œuvre de manière diverse. La différenciation n’est pas une valeur en soi, elle peut avoir des finalités contradictoires, et dont par conséquent ses effets ne s’évaluent pas de façon simple. La promouvoir sans précaution ni analyse didactique de ses conséquences sur les élèves pose problème.

Pour aller plus loin :

– une note de l’Institut français de l’éducation : la différenciation pédagogique en classe
.

– la conférence de consensus du Cnesco les 7 et 8 mars prochain, qu’il est possible de suivre en ligne.

– un ouvrage de Sabine Kahn : pédagogie différenciée.

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