Fin du bilan de cycle au DNB
L’évaluation du socle via le bilan de fin de cycle 4 n’aura plus cours au bénéfice de la prise en compte des moyennes annuelles. Depuis la réforme du collège 2016, le SNES-FSU demande l’abandon des bilans de fin de cycle qui s’avèrent illisibles pour les élèves et leur familles sans prendre en compte toutes les disciplines de façon équilibrée. Il s’agit donc d’une avancée mais cela pourrait avoir un impact sur le taux de réussite. Il était donc essentiel que le DNB ne devienne pas un barrage pour entrer en lycée général, technologique et professionnel comme il était prévu dans la réforme du « Choc des savoirs ». Ce recul du ministère est le fruit de la bataille syndicale menée par le SNES-FSU. Sans logique aucune, le ministère a conservé le bilan de fin de cycle pour remplir le Livret scolaire unique numérique (LSUN), un travail inutile qu’il ne faut surtout pas investir. Le SNES-FSU en demande l’abandon.
La note sur 20 de contrôle continu sera donc la moyenne des moyennes de Troisième, toutes les disciplines, sauf les enseignements facultatifs, ayant le même coefficient. Les élèves de Troisième devront donc être noté·es régulièrement dans toutes les disciplines.
Épreuves terminales et contrôle continu : 60/40
L’équilibre entre les épreuves terminales (les 4 écrits et l’oral) et le contrôle continu reste le même, à savoir 60/40. Il avait été annoncé initialement une évolution vers un 50/50 pour la session 2027, rien n’a été précisé depuis.
Nouveaux coefficients pour les épreuves terminales.
Alors que deux épreuves étaient notées sur 100 (mathématiques et français) et deux sur 50 (histoire-géographie-EMC et sciences et technologie), toutes les épreuves terminales seront ramenées sur 20 avec les coefficients suivants :
→ 2 pour l’épreuve de français qui dure trois heures,
→ 2 pour l’épreuve de mathématiques qui dure deux heures,
→ 2 pour l’épreuve terminale de sciences et technologie (avec deux disciplines choisies parmi les trois).
→ 1,5 pour l’épreuve d’histoire-géographie et 0,5 pour celle d’EMC. Le SNES-FSU est intervenu à de nombreuses reprises pour éviter cette séparation des notes, non seulement symbolique mais qui donne aussi trop de poids à l’EMC ramené au nombre d’heures d’enseignement. La fâcheuse tendance à séparer systématiquement l’histoire-géographie de l’EMC n’est pas de bon augure. Le SNES-FSU défend l’idée qu’au collège seul·es les professeur·es d’histoire-géographie sont formé·es à l’enseignement de l’EMC.
En proportion, les épreuves d’histoire-géographie-EMC et de sciences et technologie voient donc leur poids renforcé par rapport à la session précédente.
L’épreuve orale, dont les contours et les critères d’évaluation restent flous et spécifiques à chaque établissement aura elle aussi un coefficient 2.
Coup dur pour les enseignements facultatifs
Le barème du DNB précédent permettait de bonifier le total du candidat de 10 à 20 points supplémentaires pour l’un des enseignements facultatifs. Cela représentait entre 1,25 % et 2,5 % du total d’après les calculs du SNES-FSU.
Désormais : « Sont également pris en compte les points supérieurs à 10 sur 20 de la moyenne obtenue dans l’un des enseignements facultatifs ou dans l’enseignement en langue des signes française suivi par le candidat, sous réserve que la moyenne de la part de contrôle continu auxquels ces points s’ajoutent ne dépasse pas 20 sur 20. »
Selon les calculs du SNES-FSU, ce bonus pèsera 0,2 % du total pour un élève ayant obtenu 11/20 et jusqu’à 2 % du total pour un élève ayant obtenu 20/20 dans cet enseignement facultatif. Cela représente une baisse sensible de l’importance de ce bonus, ce qui est vécu comme dommageable par les professeur.es des ces disciplines déjà malmenée.
Par ailleurs, les professeur·es d’éducation musicale n’avaient pas pour habitude de noter leurs élèves en chant chorale car cela n’a pas de sens pédagogique. Ils et elles vont s’y sentir obligé·es s’ils et elles souhaitent participer aux résultats du DNB de leurs élèves. De plus une note de service, sans valeur règlementaire, tend à régir l’évaluation du contrôle continu de Troisième en appelant les collègues à garantir une pluralité de notes pour fonder leur moyennes.
Le ministère ne respecte pas ses textes règlementaires
Le SNES-FSU a prévenu le ministère que la session 2026 ne pourrait porter que sur l’ensemble des programmes de cycle 4, toujours en vigueur en attendant la mise en place de programmes annuels (demandés depuis la réforme du collège 2016 par le SNES-FSU). De nouveaux programmes annuels devaient être publiés pour la rentrée 2026 sur tous les niveaux mais la ministre a entendu le SNES-FSU et a décidé de desserrer le calendrier de leur mise en application, sans plus de précision.
L’arrêté du 10 avril 2025 est donc erroné puisqu’il indique que les programmes des épreuves terminales seront ceux de Troisième.
Les mentions
« Art. 10.-Conformément à l’article D. 332-20 du code de l’éducation, le diplôme délivré au candidat admis porte :
« a) La mention “ assez bien ”, quand le candidat a obtenu une moyenne au moins égale à 12 sur 20 ;
« b) La mention “ bien ”, quand le candidat a obtenu une moyenne au moins égale à 14 sur 20 ;
« c) La mention “ très bien ”, quand le candidat a obtenu une moyenne au moins égale à 16 sur 20 ;
« d) La mention “ très bien avec les félicitations du jury ”, quand le candidat a obtenu une moyenne au moins égale à 18 sur 20. »
Dans le contexte de la réforme du « Choc des savoirs », l’ajout d’une mention “ très bien avec les félicitations du jury ” (mise en œuvre dès la session 2025) apparaît comme le symbole d’un élitisme qui n’aidera en rien à la réussite de tous.tes les élèves.
Et après !
Le ministère a prévu de modifier encore le DNB dans sa structure même dans les années à venir. Le SNES-FSU s’opposera à toute épreuve dite de « culture générale » ou à l’évaluation de compétences psycho-sociales, qui ne sont pas fondées scientifiquement mais qui sont portées par le ministère comme un levier normatif du comportement des élèves.