La révélation de la composition du nouvel exécutif ne déroge pas à la démarche promue par Emmanuel Macron. Bien sûr, le subtil équilibre est respecté entre soutiens de divers bords, présence de la société civile, touche de féminisme. Mais derrière l’emballage, le contenu est nettement libéral. À la droite ont été donnés les ministères du Travail, de l’Économie, de l’Action et des Comptes publics, autrement dit le pilotage du budget, à droite aussi l’Éducation. Nous entrons dans « l’ère des entrepreneurs » selon Bruno Le Maire, prophétisant sans doute ainsi ce que seront les réformes du Code du travail, des retraites, de l’éducation, de la Fonction publique… Cette dernière, corrélée à la question des comptes, ne bénéficie plus d’ailleurs de ministère de plein exercice et risque d’être pilotée plutôt par le budget que par les missions et besoins des usagers. Suppressions de postes et rétablissement du jour de carence sont plus que jamais au programme. Quant à l’Éducation nationale, elle revient à celui qui mit en œuvre les coupes budgétaires décidées par N. Sarkozy, la quitta pour diriger une prestigieuse école de management, a déroulé dans ses écrits un programme éducatif caractérisé par quelques marqueurs tels l’autonomie, l’évaluation permanente en vue de mesurer la performance,
la sélection des jeunes en fonction de leurs compétences supposées… J.-M. Blanquer se prévaut de s’appuyer sur les comparaisons internationales, la science… conseillons-lui surtout de s’appuyer sur les personnels…