L’exercice de style du gouvernement en matière de communication est révélateur de la difficulté dans laquelle il se trouve. D’un côté, Édouard Philippe continue à vouloir afficher la plus grande fermeté, de l’autre les députés LREM essaient d’attribuer à un manque de pédagogie et d’explications une colère qui, c’est indéniable, porte sur l’essence même du projet de réforme des retraites. Quant à la mise en scène sur le vrai/faux retrait de l’âge pivot qui pourrait, appelé « âge d’équilibre », revenir très vite, elle n’a pas fait illusion longtemps. Les personnels de l’Éducation nationale ont bien compris, comme la majorité des Français, qu’il s’agissait de les faire travailler plus longtemps, tout en se dotant, en même temps, d’un double outil : le point et l’âge d’équilibre, qui permettent de baisser les pensions.
Même circonlocutions et propos contradictoires en ce qui concerne la revalorisation des enseignants, même flou sur des chiffres oscillant entre 500 millions (dès 2021 ?) et 10 milliards (chiffre que le président Macron trouvait excessif dans son discours de Rodez ; « Ce sont vos impôts », disait-il à la cantonade), en « réalité potentiellement plus que cela » dixit Jean-Michel Blanquer (fait-il allusion aux 100 milliards d’euros sortis dans la presse et dont il n’a parlé à aucune organisation syndicale ?). Bref, plus personne n’y entend goutte.
Les personnels de l’Éducation nationale ne se contenteront pas de « potentialités » et de promesses. Ils veulent une véritable revalorisation qui concerne tous les personnels sans contreparties et exigent l’abandon du projet de loi sur les retraites.