Emmanuel Macron surjoue le modernisme tout en appliquant de vieilles recettes libérales, de son côté Jean-Michel Blanquer ne rate aucune occasion pour vanter l’école « du bon vieux temps » tout en accélérant en réalité sa libéralisation. On dit une chose et on fait l’inverse, l’important est de surfer sur l’air du temps…
Sur Parcoursup par exemple, il était interdit d’employer le mot de « sélection » et le nouveau système était censé apporter de l’efficacité, une adaptation au profil de chaque élève et un meilleur fonctionnement du système en évitant la question cruciale du sous-investissement dans les universités, cause de l’insuffisance de places.
Le discours est moins triomphaliste aujourd’hui ; on peut mesurer l’inquiétude qui gagne les autorités rectorales quand on regarde les « éléments de langage » prêts pour le 22 mai, jour où les candidats seront informés du devenir de leurs vœux. « Rassurer », « faire patienter », « diriger vers l’apprentissage ». Le florilège est révélateur de la future crise.
Sur le modèle social en général, le gouvernement se paye de mots, essayant de faire passer sous des enjeux de simplification et d’égalité, des mesures de remise en cause de notre modèle social ; ainsi du projet de filialisation des TER permettant de les livrer au marché, ainsi de la volonté de casser les garanties des fonctionnaires et réduire le périmètre de la Fonction publique.
Seule la mobilisation des personnels est de nature à l’empêcher : toutes et tous en grève le 22 mai.