L’introduction de tests tout au long du parcours de l’élève (Ev@lang, certifications, attestations…) suscite de nombreuses interrogations. En effet, nous voyons la multiplication d’évaluations tous azimuts tant au collège qu’au lycée.

Nous avons déjà attiré l’attention sur la mise en place d’Ev@lang en 3e au collège. Ce test administré par les enseignant·es sur leur horaire officiel pose problème pour diverses raisons. Il est évident que cette évaluation dont on cherche encore l’utilité implique un travail supplémentaire puisque la présentation du test, sa préparation et sa mise en place incombent aux enseignant·es. Ce test administré à l’échelon national risque fort d’être également une évaluation des pratiques et de donner lieu à des injonctions, voire une nouvelle refonte des programmes. Or, cette évaluation qui est détachée des programmes officiels et du DNB risque finalement d’avoir une répercussion sur ces mêmes programmes.

Au lycée, une attestation (et non une certification) devra être délivrée à chaque élève en parallèle avec le baccalauréat et adossée à des épreuves mises en place par les enseignant·es. Les sujets pourront être pris ou non dans une base de sujets nationales. Cette nouvelle évaluation diagnostique censée attester d’un niveau atteint par l’élève dans les deux langues vivantes obligatoires est donc totalement détachée du programme et du baccalauréat. Cela signifie que cette tâche s’ajoute à toutes celles que les collègues doivent déjà accomplir. Nous pouvons nous interroger sur la valeur qui sera accordée à cette attestation et la valeur de la note obtenue par l’élève au titre du baccalauréat. 

La question des certifications se pose à nouveau dans ce contexte. Les certifications proposées seulement à certains élèves (terminales euro en anglais, secondes pour d’autres langues, 3e en allemand parfois), et délivrées par des organismes privés et extérieurs à l’Education Nationale au prix de contrats juteux (alors que l’essentiel du travail est fait, sans rémunération la plupart du temps, par des enseignant·es de l’Education Nationale)  sont, elles aussi, censées attester d’un niveau atteint par l’élève à un certain stade de son parcours.  Quelle sera donc l’utilité de l’attestation pour les élèves de terminales euro qui obtiennent une certification B2 ou C1 en anglais ?

La légitimité et la fiabilité de toutes ces évaluations reste à démontrer.

Devons-nous en conclure que des résultats à des examens délivrant des diplômes « nationaux » n’ont aucune valeur certificative et nécessitent d’être complétés par des évaluations annexes en tous genres ? Tout cela crée une confusion regrettable qui ne fait que s’ajouter à celle qui embrume déjà les esprits de tous les collègues. D’autre part, nous ne pouvons nous empêcher de penser aux tests standardisés à l’américaine (tests passés par tous les élèves d’une même classe d’âge à un moment donné de leur parcours scolaire) pourtant remis en question aux USA, et de la regrettable tentation de recourir au « teaching to the test », au bachotage.

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