Le premier ministre ne répond pas à l’ultimatum des organisations syndicales

Après la réussite de la journée de grève et de manifestations du 18 septembre, l’interpro a adressé un ultimatum à Sébastien Lecornu : il devait répondre aux attentes et exigences des millions de manifestant·es. Si le premier ministre a rapidement reçu les représentants de l’intersyndicale, il n’a apporté aucune réponse !
Dans une présentation lunaire, il a disserté sur le contexte qui fait de lui « le 1er ministre le plus faible de la 5eme République », proposé de travailler à moyen et long terme (à l’horizon 2027, 2030 et même plus) sans jamais aborder les urgences du moment et n’a même pas évoqué spontanément la réforme des retraites, pourtant en bonne place dans les sujets attendus par l’interpro. Il était accompagné de trois ministres démissionnaires, dans une séquence pour le moins crépusculaire.

"Sébastien Lecornu a raté son Grand oral"A la sortie de la réunion avec le Premier ministre, @svenetitay.bsky.social dénonce "une copie hors-sujet". L'intersyndicale annonce une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre. #greve2octobre #budget #budget2026

SNES-FSU (@snesfsu.bsky.social) 2025-09-24T12:53:55.468Z

La balle était dans le camp du premier ministre. En refusant de répondre concrètement aux attentes du monde du travail, en se cantonnant à quelques incantations de forme sur la nécessaire rupture, il se place dans la droite lignée de l’obstination macroniste à mépriser les revendications exprimées par le mouvement social.

Mais Sébastien Lecornu est aussi un premier ministre sur la défensive, obligé de lâcher du lest pour durer. Il est en position de faiblesse, le mouvement social est en position de force !

Partage des richesses : la bataille des idées est gagnée !

Le Medef menace d’une « grande mobilisation patronale » si les impôts des entreprises augmentent. Les grands patrons vont-ils faire grève ? On en sourit d’avance : les entreprises continueront de tourner, la preuve du rôle central….des salarié·es ! Le Medef a alors cru bon d’annoncer « un énorme meeting » contre la taxe Zucman. Cette taxe pourrait concerner 1800 foyers fiscaux. Un meeting à 1800, 2000 personnes ? Au moins, le comptage des manifestant·es sera vite fait.
C’est le moment choisi par Bernard Arnault, 163 milliards d’euros de fortune personnelle pour faire une déclaration toute en nuance et pleine de pondération : Gabriel Zucman est un «militant d’extrême gauche» qui vise «la destruction de l’économie libérale». La taxe Zucman, c’est taxer à hauteur de 2 % les foyers fiscaux qui ont un patrimoine supérieur à 100 millions d’euros. Et c’est donc tout le modèle d’une économie libérale et capitaliste qui s’effondrerait ?

La démesure des grands patrons peut prêter à sourire. Elle est en réalité le signe d’une grande fébrilité. Les privilèges des ultra riches ne passent plus. Les idées de justice fiscale, sociale et environnementales sont majoritaires. Elles sont le moteur de la mobilisation de cette rentrée : tout montre que nos exigences sont finançables par une meilleure répartition des richesses.

Le MEDEF et les ultra-riches voient leur monde vaciller : nous sommes en bonne position à nous de continuer pour gagner : « l’austérité, c’est pour Bolloré, pas les collèges et les lycées » !

2 octobre : en grève ! Et préparons les suites…

Des mobilisations de rentrées réussies, une grève bien suivie dans le 2d degré le 18 septembre, un soutien populaire, des revendications dont la concrétisation est à portée de main : c’est le moment de faire passer un cap à notre mobilisation !

  • soyons encore plus nombreux et nombreuses en grève le jeudi 2 octobre pour montrer que notre détermination ne faiblit pas face à la stratégie dilatoire du premier ministre
  • soyons encore plus nombreux et nombreuses dans les rues le jeudi 2 octobre pour faire passer un message clair : nous voulons la justice fiscale, sociale et environnementale avec la mise en place de dispositifs qui taxent les gros patrimoines et les très hauts revenus, et contraignent le versement des dividendes
  • portons haut et fort nos revendications de rupture claire en matière budgétaire : abandon de l’ensemble du projet de budget et notamment le doublement des franchises médicales, l’année blanche (désindexation des pensions, des prestations sociales, des salaires des agent·es de la fonction publique et du budget des services publics), la suppression de 3000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage, ainsi que des projets attaquant le code du travail, et le 1er mai, l’abrogation de la réforme des retraites
  • faisons entendre les exigences du monde de l’Education, en particulier du 2d degré : une revalorisation des salaires et des carrières sans contreparties, des créations d’emplois, une diminution des effectifs dans les classes….


Le 2 octobre sera décisif pour la suite : le SNES-FSU s’est doté d’un plan d’action à la hauteur de la gravité du moment, avec plusieurs jours de grève possibles, articulé au plan d’action de l’interpro. Face à une mobilisation qui pourrait durer, le SNES-FSU réactive son fonds de solidarité, un mécanisme du type « caisse de grève ».

Toutes et tous en grève dans l’unité le 2 octobre, préparons les suites rapides…pour gagner !


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