Alors que les profs de collège sont obligés de monter des murailles défensives contre le socle commun de 2005 et le livret (LPC) toujours en vigueur malgré la loi Peillon, leurs collègues de lycée pensaient bien que les enseignements d’exploration, l’accompagnement personnalisé et autre tutorat suffisaient à leurs malheurs. Que nenni ! Eux aussi sont attaqués par le socle et souvent ils n’ont pas vu venir l’assaillant.

A bien regarder les programmes issus de la réforme du lycée, on reconnait le jargon mais aussi la logique de ce socle commun. Les mots de « finalités » et de « compétences » y figurent en bonne place. La structure rappelle étrangement celle du programme de collège, lui aussi divisé en « Lecture » (appelée ici « objets d’étude »), « activités », « étude de la langue », « histoire des arts ».

Mais c’est plus encore en découvrant les acquis (et non acquis) de leurs élèves de 2de qu’ils peuvent prendre conscience des effets du socle commun. En effet, c’est l’an dernier qu’est arrivée au lycée la première promotion socle commun car ce sont ces élèves qui ont subi, les premiers, les programmes de français version socle de la 6ème à la 3ème.

La quasi absence de l’argumentation dans les programmes du collège a des conséquences directes sur la classe de 2de. Les élèves ne peuvent évidemment pas être tenus responsables d’ignorer ce que les professeurs de 4ème et 3ème ne devaient pas leur enseigner ! La logique du cloisonnement entre lecture, écriture et étude de la langue qui prévaut au collège ne favorise pas non plus l’apprentissage de la lecture analytique et du commentaire.

Enfin des programmes trop chargés, aux objectifs foisonnants, qui font une part importante aux TICE, éducation aux médias, histoire des arts… le tout dans un horaire qui se réduit sans cesse, cela laisse peu de temps aux apprentissages qui devraient être au cœur de la discipline. Les enseignants de collège le disent de plus en plus souvent : « On a l’impression de ne pas avoir le temps d’enseigner le français, tellement on fait de choses en dehors ! ». Au lycée, la dispersion n’est pas moindre et le temps imparti pas plus long !

Un lueur d’espoir pointe pourtant à l’horizon avec l’abandon de ce socle commun et l’apparition d’une nouvelle version que l’on espère tout autre et plus proche de notre projet de culture commune, comme le préambule du projet du CSP le promet. Pour toutes ces raisons, la vigilance et la mobilisation pour le nouveau socle et les nouveaux programmes de collège sont aussi l’affaire des professeurs actuellement en lycée. Une fois ces programmes écrits, il faudra bien aussi une refonte totale des programmes de lycée.

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