Budget, salaires et carrières
En présence du nouveau ministre de l’Education nationale, Edouard Geffray, le SNES et la FSU ont porté les attentes et les exigences des personnels, à commencer par la question des salaires et des carrières. Dans une déclaration intersyndicale, la FSU, l’UNSA Education, la CFDT, la CGT Educ’action, le SNALC et SUD Education ont porté ensemble leurs revendications sur le budget, notamment en dénonçant les suppressions d’emplois prévues, à rebours des besoins du service public.
Le ministre a rappelé, comme il l’a confirmé depuis, qu’il n’avait pas les marges de manoeuvre budgétaires à ce stade pour publier le décret carrières de mai dernier et qu’aucune mesure de revalorisation catégorielle n’est possible. Comme l’a rappelé la FSU dans sa déclaration préalable « C’est inacceptable : y a-t-il enfin un ou une ministre qui va se rendre compte du signal envoyé aux personnels contribuant à une forme de paupérisation et aggravant toujours plus la crise d’attractivité ! »
La démographie a bon dos !
Sur la démographie, le SNES-FSU rappelle qu’en 8 ans de rentrée préparées par Emmanuel Macron, le nombre d’élèves a augmenté dans les collèges et les lycées et, dans le même temps, les ministres successifs ont supprimé plus de 8000 emplois de professeurs dans le 2d degré. Visiblement, l’argument démographique a bon dos, il est surtout un prétexte à légitimer les suppressions d’emplois !

Il ne s’agit pas de nier la réalité de la baisse démographique, les chiffres sont là. Mais dans ce cas, pourquoi nier les réalités de terrain, les résultats des enquêtes syndicales, institutionnelles, les apports des experts ? Nous avons les classes les plus chargées d’Europe (et sur ce point, nous pouvons nous passer d’être en tête d’un classement international), ce qui pèse sur les conditions d’étude des élèves et de travail de nos collègues. Puisque l’Éducation nationale ne se gère pas avec un tableur Excel comme vous l’affirmez, voilà une réalité qualitative : être professeur aujourd’hui, c’est travailler dans des classes sans plus aucune place disponible, sans possibilité d’accompagner chaque élève, c’est donc une forme de travail empêché et cela pèse lourdement dans la crise de sens que traversent nos métiers. Les suppressions d’emplois de professeurs sont un non sens éducatif et pédagogique, mais elles sont aussi, à terme, défavorables d’un point de vue économique. Plusieurs économistes mais aussi l’Institut des politiques publiques (IPP) ont montré que les économies à court terme, liées à la suppression d’emplois d’enseignants, entraînent en réalité un coût économique et des pertes fiscales conséquentes à long terme.
Nous réaffirmons aussi avec force que la baisse démographique n’est pas une aubaine économique, elle est une aubaine pour faire face aux inégalités scolaires et sociales qui mine notre système éducatif. Les chercheurs l’ont montré : la taille des classes influence particulièrement l’acquisition des connaissances, en particulier chez les élèves défavorisés. Aussi, des créations d’emplois pour diminuer les effectifs dans les classes, en améliorant les taux d’encadrement de manière significative, partout, et pas juste dans une moyenne, est un impératif scolaire, social, et au final démocratique (extrait déclaration intersyndicale)
Avenir des politiques éducatives
Le ministre s’est engagé à faire vivre le dialogue social, notamment en affirmant ne jamais faire de déclarations dans la presse avant d’avoir informé ou concerté les organisations syndicales.
Le ministre a affirmé vouloir une forme de stabilité, réclamée par la profession, et ainsi ne pas annoncer en décembre 2025 des changements pour la rentrée 2026. Mais pour le SNES-FSU, il y a des mesures urgentes à prendre, par exemple sur les groupes de niveaux en 6eme et 5eme et plus largement sur le Choc des savoirs !
Le SNES est aussi intervenu pour interroger le ministre sur ses déclarations sur l’avenir de la formation continue, alors que celle-ci est dans un état déplorable les décisions de Gabriel Attal de la placer en dehors du temps de service, ainsi que sur les perspectives de travail sur les taux de promotion annoncées par le ministre dans sa première interview sur France Inter. Le ministre s’est borné à déclarer vouloir donner plus de place aux FIL (formations d’initiatives locales) et n’a pas donné plus de précisions sur les promotions. Pour le SNES-FSU, il y a urgence notamment à l’alignement des ratios de promotion de tous les corps sur le plus avantageux, le taux de 29 % du corps des professeur.es des écoles : en effet, en l’état des taux de promotions, de nombreux professeurs du 2d degré ne peuvent prétendre accéder à la classe exceptionnelle à la fin de leur carrière.
Le SNES et la FSU ont également rappelé quelques exigences précises, comme la création d’un statut pour les AESH, ont interrogé le ministre sur l’avenir des réformes contestées, comme le Choc des savoirs ou les réformes du lycée, et ont rappelé l’urgence à revoir la carte de l’Education prioritaire qui doit être élargie à des collègues non classés actuellement et aux lycées. Le ministre a expliqué qu’il n’était pas possible de revoir la carte de l’Education prioritaire d’ici 2027 en raison du télescopage avec plusieurs échéances politiques (les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027) mais qu’il était disposé à étudier les mesures d’urgence pour la rentrée 2026 pour des établissements non classés. Le SNES-FSU, tout en continuant d’exiger la révision de la carte de l’Education prioritaire, interviendra pour que les mesures 2026 pour les établissements concernés soient à la hauteur de la situation très difficile de ces collèges !
En campagne pour un autre budget !
Simulateur d’un budget de justice fiscale, sociale et environnementale, visuels, livret explicatif, chiffrage…Les outils du SNES et de la FSU pour mobiliser contre l’austérité et pour un autre budget. Notre exigence de justice fiscale, sociale et environnementale a été au coeur de la rentrée sociale réussie : elle a permis de montrer que nos revendications sont finançables et que des alternatives sont possibles, à rebours du mantra néolibéral selon lequel il n’y aurait pas d’alternatives. Le rejet de la taxe Zucman à l’Assemblée nationale le 31 octobre ne marque pas la fin de nos actions. Le SNES et la FSU poursuivent et amplifient leur travail d’information et de conviction, pour réussir les mobilisations à venir contre l’austérité et pour un autre budget, notamment la journée de grève et de manifestation interprofessionnelle du 2 décembre.



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