A l’occasion de la publication des projets de programme de collège, le débat est vif sur les forums et réseaux sociaux à propos du français.

  1. Quel devenir pour l’enseignement de la grammaire ? Et d’ailleurs de quelle grammaire parle-t-on ?
  2. Faut-il ou non une liste d’ouvrages recommandés ?
  3. Faut-il revenir à la séquence ou non ?
  4. Les médias doivent-ils avoir leur place dans le cours de français ? Etc…

Le SNES a mis en ligne une nouvelle enquête sur ce projet de programme de façon à communiquer sur une appréciation qui soit au plus près de l’opinion majoritaire des syndiqués. https://fr.surveymonkey.com/r/Projets-progr-Lettres

Toutefois, nous avons sur certaines de ces questions déjà quelques indications suite à l’enquête faite en début d’année scolaire sur les programmes de 2008 et la pratique des collègues (voir résultats de l’enquête).

Grammaire : Sur le rôle de l’enseignement de la grammaire, une large majorité répondait que la grammaire devait prioritairement être au service de la compréhension des textes (73,3%). En revanche la connaissance des faits de langues (le repérage des natures de mots par exemple) était jugée peu importante.

Médias : Seuls 11,9% des collègues jugeaient que les médias n’avaient pas leur place dans le cours de français.

Séquence : La pratique de la séquence est ultra majoritaire : 91% des collèges répondent qu’ils organisent leur enseignement en séquence, alors même que le programme de 2008, sans l’interdire, y renonçait largement.

Les débats, lors des JRD, rejoignent cette répartition des points de vue. Ainsi, tout à fait logiquement, et conformément à cet avis des syndiqués, le groupe lettres a-t-il jugé utile que le projet de programme en revienne à la séquence, tout en laissant la possibilité, chaque fois que nécessaire, de faire des séances spécifiques consacrées à l’étude de la langue.

Les problèmes majeurs de ce programme demeurent l’absence de contenu précis, de corpus indicatif pour chaque classe ainsi que la réduction de l’horaire dévolu à l’enseignement du français alors même que la priorité affichée par l’éducation nationale dans la lutte contre l’échec scolaire est la maîtrise du français.

Les projets de programme ont été écrits dans la perspective d’horaires inchangés pour la discipline et on apprend maintenant qu’ils devront être amputés d’un nombre indéterminé d’heures pour l’accompagnement personnalisé et les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires ! Quand dans un collège les élèves auront 4,5h de français en 5ème, d’autres n’en auront que 3 !

La proposition de programmes remet très fortement en question le caractère national des programmes. Elle confond liberté pédagogique et absence de politique nationale des programmes. Elle abandonne dangereusement les contenus d’enseignement à la bonne volonté et à « l’expertise » d’un conseil pédagogique qui pourra constituer un échelon hiérarchique intermédiaire, accentuant ainsi l’évolution managériale que nous subissons dans  les établissements.

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