Choix de spécialité : la physique-chimie dans le top 3

Dans le cadre de la réforme du baccalauréat, depuis la rentrée 2019, les élèves qui entrent en Première générale optent pour trois enseignements de spécialité obligatoires dont l’un qu’ils doivent abandonner pour n’en conserver que deux en Terminale.

En 2023 la spécialité Physique-Chimie a été choisie par 43,9 % des élèves en Première et par 31,1 % des élèves en Terminale (en 2022 ces valeurs s’établissaient respectivement à 43,1 % et 30,1%). Elle reste donc le 3ème enseignement de spécialité le plus choisi.

D’autres données vont dans le même sens : la Physique-Chimie est constitutive de la triplette la plus choisie en Première (Maths/PC/SVT – 23 % – valeur stable à -0,1 %) et de deux des trois doublettes les plus choisies par les élèves en Terminale (Maths/PC – 20,4 % en hausse et PC/SVT – 9,8 % – en baisse de 0,4 %).

Ce bilan peut paraître plutôt satisfaisant mais ne doit cependant pas masquer des effets très négatifs de la réforme « Blanquer » du lycée quant à l’enseignement de la physique-chimie et des sciences en général.

Physique-chimie : un choix socialement marqué

Il existe 11 points d’écart entre les élèves issus d’un milieu défavorisé (26%) et ceux issus d’un milieu très favorisé (37%) qui choisissent la spécialité physique-chimie en Terminale. Même si cet écart est plus restreint qu’en mathématiques par exemple (16 points), il n’est pas négligeable. Près d’un élève sur deux (47%) ayant choisi la spécialité physique-chimie en Terminale est issu d’un milieu très favorisé (47 % en Maths, 35 % en SVT, 36 % en SI et NSI).

Pour comparer, voici les données statistiques sur les élèves du second degré pour l’année scolaire qui correspond à la dernière session du bac pré-Blanquer :

Dans les lycées publics, en 2018, il y avait en moyenne 33,6 % d’élèves issus de milieux très favorisés dans les différentes séries de la voie générale.

En 2023, cette même proportion varie, en terminale, de 27 % (SVT-SES ou HLP-SES) à 53 % pour Maths-PC dans les 15 doublettes les plus fréquentes (soit pour 87,8 % des élèves). La prétendue liberté de choix laissée aux élèves et aux familles a été un outil redoutable pour favoriser les « initiés » et aboutir au tri social visé par la « réforme Blanquer » du lycée. Le système éducatif a au contraire besoin de démocratisation scolaire.

Physique-chimie : loin de la parité

Force est de constater qu’il reste du travail à faire pour éviter que les choix des élèves soient genrés. En effet, la part des filles dans les élèves ayant choisi la physique-chimie en Terminale a baissé en 2023 (46,2 % contre 46,9 % en 2022). Elles ne représentent que 37,2 % des élèves ayant choisi la combinaison Maths/PC en Terminale (35,9 % en 2022) contre 65,3 % pour PC/SVT. En Première, elles constituent 57,3 % des élèves ayant choisi la triplette Maths/PC/SVT (56,7 % en 2022) et autour de 15 % en Maths/PC/NSI ou Maths/PC/SI.

Pour rappel, retrouvez ci-dessous quelques données sur l’évolution du nombre de filles entre 2013 et 2019 dans les différentes sections de la voie générale, avec un focus sur le bac S.

La part de filles dans les spécialités scientifiques étaient plutôt en hausse entre 2013 et 2019. En 2023, cette proportion en spécialité Physique-Chimie (46,2 %) reste inférieure à celle dans l’ancienne série S-SVT-Physique-chimie (47,8%). A cet égard, la réforme du lycée apparaît comme un « retour vers le futur » qui ramène le système éducatif au temps des anciennes séries C, D et E.

JRD Physique-Chimie – 14 juin 2024

La prochaine journée de réflexion disciplinaire organisée par les groupes physique-chimie et SVT du secteur Contenus du SNES-FSU aura lieu le 14 juin prochain. Son thème sera « La place des filles et des femmes dans les sciences ». Madame Delphine Martinot, Professeure des Universités en Psychologie Sociale à l’Université de Clermont-Auvergne interviendra à ce sujet.

Ces JRD sont toujours l’occasion d’échanges fructueux entre collègues, sans regard hiérarchique, ce qui est précieux en ces temps où beaucoup de formations institutionnelles consistent avant tout à promouvoir le discours ministériel.

Les notes de la DEPP sur les choix d’enseignements de spécialité

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