Emmanuel Macron est donc sorti de son silence le mardi 22 mars dans le cadre d’un entretien dans le JT de 13h (horaire censé parler « aux territoires » où « le retour au domicile pour la pause méridienne est une tradition tout comme est une habitude le déjeuner devant le journal télévisé », justification pleine de condescendance de la part de l’entourage présidentiel).

Présenté comme une opération déminage après la séquence politique de ces derniers jours, l’intervention du président de la République a surtout confirmé qu’Emmanuel Macron excelle dans l’art d’attiser les braises du feu incandescent de la contestation sociale.

Reconnaissant la « légitimité des syndicats » (encore heureux), il a ensuite aligné les mensonges et provocations, affirmant ainsi à tort que les syndicats n’avaient pas fait de propositions sur la réforme des retraites. Il a aussi confirmé sa volonté d’appliquer la réforme des retraites, pourtant mise en minorité dans le pays comme le montre le puissant mouvement social de ce pays et alors même qu’acculé, le gouvernement en a été réduit à museler le débat au Parlement, par l’utilisation de l’article 47.1 à l’Assemblée nationale, en utilisant le procédure du vote bloqué au Sénat puis en ayant recours à l’article 49.3 à l’Assemblée nationale.

Critiquant la tendance dans nos démocraties à « s’abstraire de la réalité » (comme si chacun-e n’avait pas mesuré ce que signifiait, concrètement, au moins deux ans de travail supplémentaire), admettant du bout des lèvres un unique problème de ne pas avoir su convaincre (encore un problème de pédagogie), Emmanuel Macron n’a pas dit un mot de la scandaleuse répression policière en cours depuis quelques jours contre les manifestant-es, au mépris de l’Etat de droit. Il a ensuite glissé sur les chantiers à venir, avec comme toujours, un tacle appuyé aux plus pauvres soulignant à tort que « les smicards » (sic) avaient vu leur pouvoir d’achat augmenter !

En bref, une intervention irresponsable et provocatrice ! (voir communiqué de la FSU)

Dans l’Éducation, la confirmation du pacte et le mépris comme ligne politique

Il y a bien eu quelques mots pour l’Éducation et quels mots ! « « Je veux qu’à la rentrée prochaine, on puisse remplacer du jour au lendemain les profs [absents] dans les classes« 

Non, Emmanuel Macron n’a pas annoncé des créations d’emplois par milliers et le recrutements par concours de professeurs. Pour mémoire, il fait plutôt le contraire avec 481 suppressions d’emplois à la prochaine rentrée, soit 8381 emplois en moins dans les collèges et les lycées depuis qu’il est arrivé au pouvoir.

En revanche, à travers cette annonce sur les remplacements, mesure phare du pacte, il confirme sa volonté d’imposer le pacte dès la prochaine rentrée. Fausse revalorisation, mais vrai alourdissement de la charge de travail comme l’a dénoncé le SNES-FSU depuis plusieurs mois (lire aussi, le pacte, c’est non !). Toutes les organisations syndicales ont quitté la réunion sur le pacte le 6 mars dernier. En annonçant la mise en place des remplacements, au pied levé, à la prochaine rentrée, Emmanuel Macron confirme que la démocratie sociale lui importe peu, en balayant d’un revers de la main les discussions en cours et l’avis des syndicats. Chassez le naturel….

Provocation, mépris…le jeudi 23 mars, être en grève et dans les manifestations jeudi, c’est se mobiliser contre la réforme des retraites mais c’est aussi exiger, tout simplement, le respect de la démocratie sociale ! A lire : le 23 mars, pour gagner !

Dans la presse

« On voit donc bien que derrière les grands discours de concertation, il semble déterminé à passer pour imposer son projet au mépris de ce qu’on peut porter. » (France Info)

 « Emmanuel Macron a déroulé son projet politique sans aucune considération pour les enseignants » (Huffington Post)

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