Motion à faire signer dans les centres d’examen

De quoi Santorin est-il le nom ?

Si Santorin est une destination de rêve, parmi les Cyclades de la mer Egée, le logiciel éponyme est en passe de devenir le cauchemar de la correction numérique des copies d’examens. Mis en place à l’occasion des épreuves de contrôle continu de première, en janvier 2020, ce logiciel oblige à scanner une à une les copies (environ 525 000 en philosophie cette année et un peu plus pour l’épreuve de français).

Derrière la promotion de l’outil numérique, ce dont on ne veut pas…

Cet outil est censé, aux yeux de ses partisans institutionnels (dont l’inspection de philosophie), fluidifier la gestion des stocks, en vue d’une répartition plus équitable du nombre de copies entre les correcteurs. L’outil permettrait également nous-dit-on, la consultation en temps réel d’indicateurs permettant au correcteur isolé, de se situer par rapport à ses collègues (moyennes académiques, écarts types). On pourrait même imaginer – compte-tenu de l’engouement de notre ministre pour le recours à l’intelligence artificielle… – qu’à terme, une correction assistée d’algorithmes, permettrait de savoir avant même la lecture de la copie, quel est son niveau de langue (orthographe, ponctuation, vocabulaire…), voire de la précorriger selon une évaluation moins philosophique que sociale.

En attendant, on ne doute pas que notre hiérarchie, forte de ce nouvel outil intrusif capable de mesurer jusqu’à nos temps de pause entre deux copies, saura en temps réel, nous prodiguer quelques conseils stimulants.

Un collège de correcteurs au bord de la crise !

La correction de 120 copies (et plus dans la voie technologique), faute de pouvoir s’étaler dans un temps toujours plus contraint (il manque au bas mot cette année 48h de correction), nécessite de pouvoir a minima, s’étaler dans l’espace, afin de visualiser, classer, trier d’un coup d’œil, ces volumineux paquets de copies. Avec Santorin, il faudra au contraire se contenter d’une mosaïque de vues partielles sur les copies, ajoutant ainsi à la fatigue de la correction (qui épuise la capacité d’attention), la fatigue numérique de l’écran !

Ce que demande le SNES-FSU :

Aussi, le SNES-FSU encourage les correcteurs à travailler hors connexion selon une quotité journalière définie collectivement (à l’occasion des réunions d’entente du 18 juin par exemple).

Le SNES-FSU invite également les correcteurs à revenir au papier notamment pour des raisons médicales (fatigue oculaire, migraines), y compris si l’absurdité de la situation nous oblige à imprimer la version PDF d’une copie numérique, scannée 24 h auparavant à partir de sa version originale…

Tel sera le prix cette année, d’une reconquête des conditions matérielles d’une correction consciencieuse, où le correcteur peut d’un regard, visualiser l’ensemble de ses copies, échappant au passage, à l’œil inquisiteur de cette nouvelle forme de télé-surveillance des examens.

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