En effet, la ministre a pris des positions très contestables sur le fond en déclarant que « l’École n’est pas un lieu de soins mais de santé » – encore faudrait-il s’entendre sur ce qu’est la santé –  et que l’orientation « ça s’apprend et ça s’enseigne », argument très discutable pour justifier le transfert d’une bonne partie des missions des PsyEN sur les enseignant·es et la création d’une certification en orientation. Le retour au conseiller d’orientation mais sans la psychologie !

Manifestement, le MEN ne tient pas les PsyEN et les DCIO en très haute estime. Leur place est cantonnée à la détection des troubles, « rôle » attribué à l’EN dans le schéma global du parcours de soins psychiques. Que les PsyEN puissent contribuer au mieux être des enfants et adolescent·es par des interventions sur les difficultés d’apprentissage, relatives au climat scolaire et à la projection dans l’avenir, est délibérément ignoré. Pour le cabinet de la ministre, un·e psychologue est un personnel de santé formé en psychopathologie essentiellement ! La spécificité de la·du psychologue dans l’École, l’usage qu’elle·il fait de la clinique qu’on ne peut limiter seulement à la pathologie, le travail avec les équipes que sa formation de haut niveau lui permet de conduire, tout cela ne compte assurément pour rien!

Pour preuve dans les mesures annoncées ! Les PsyEN, malgré leur master en psychologie devraient prochainement recevoir la même formation sous forme de « capsules » que les personnels médico sociaux sur la santé mentale ! Le corps des PsyEN serait le seul à subir toutes les transformations liées à la mise en place de ce « pôle santé et bien être » sans aucune mesure d’attractivité. Pas de recrutement, pas d’augmentation de salaire, pas de revalorisation indemnitaire!

L’enquête rapide réalisée par le SNES-FSU dès la rentrée fait apparaître que 13% des établissements n’ont pas de PsyEN EDO.

La mise en place de la fonction de « psychologue, conseiller technique en santé mentale » se fait non seulement en prélevant des postes sur le terrain, mais également dans la plus totale opacité. Elle instaure de fait une déclinaison départementale des missions et des conditions de travail. Cela va se traduire par la mise en place d’une hiérarchie informelle en plus de la hiérarchie officielle. Deux sources de prescriptions au lieu d’une dans un contexte de pénurie. Voilà de quoi se réjouir pour cette rentrée !

Concernant l’orientation, c’est l’enrôlement des PsyEN EDO pour la formation des enseignant·es à l’application du plan Avenir, qui est attendu. Que la question de l’orientation soit bien plus que de l’information et de séquences pédagogiques déjà construites, n’est pas à l’ordre du jour pour ce MEN. Il est vrai qu’au delà des discours, l’émancipation de la jeunesse par la formation et la qualification, ne fait pas partie du logiciel !

Il est urgent de faire cesser ces orientations qui renforcent les inégalités sociales et vont mettre à mal le statut, les missions et les conditions de travail des PsyEN !

Dès la rentrée, il est important de faire un état des lieux de tous les manques et dysfonctionnements dans nos CIO. Des actions sont programmées dés septembre. Soyons bien visibles pour défendre le service public et l’École!

Le SNES-FSU consulte ses représentant·es pour l’organisation d’une action spécifique dans les académies et au niveau national.


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