Le SNES-FSU a tenu sa conférence de presse de rentrée, l’occasion de porter publiquement les enjeux de la rentrée, à la fois sur le plan sanitaire mais aussi sur les questions salariales et de conditions de travail.

Une rentrée dans un contexte sanitaire particulier

Cette rentrée se déroule dans un contexte particulier : la 4eme vague est là et impose un protocole sanitaire strict. A quelques jours de la rentrée, force est de constater que beaucoup de questions restent sans réponse : organisation des sorties scolaires, politique de tests, modalités d’isolement des élèves cas contacts, organisation de la vaccination en milieu scolaire, il y a toujours beaucoup de flou. Une situation qui illustre parfaitement le déni ministériel : entre communication provocatrice et mesures en total décalage avec la réalité (alors même que le contexte de la rentrée est notoirement différent de l’an dernier, en raison de l’apparition du variant Delta), le ministère ne semble pas avoir pris la mesure de l’urgence de la situation.

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Les conditions de rentrée : effectifs et conditions de travail


– 10867 élèves supplémentaires en collège
– 19851 élèves supplémentaires en lycée général et technologique
– 1883 suppressions d’emplois
– Depuis 2017, les budgets des gouvernements Macron ont acté la suppression de 7 490 emplois
alors que les effectifs augmentaient de 63 662 élèves. Pour simplement garder le taux
d’encadrement de 2017, il aurait fallu créer 7 564 emplois. Aujourd’hui le déficit, au regard du taux
d’encadrement de 2017, est de 15 054 emplois.

Le second degré sacrifié par des choix budgétaires contestables !

Les conséquences sont connues : augmentation des effectifs dans les classes, réduction de l’offre de formation…autant d’éléments qui ne permettent pas de faire face aux défis pédagogiques de cette année.

Lors de sa conférence de presse de rentrée, le ministre a rappelé ses objectifs, parmi lesquels justice sociale et la lutte contre les inégalités ». Les mesures prises ne sont pas à la hauteur de ces questions, pourtant centrales, et ne répondent en rien aux besoins que la crise sanitaire a accentué.

Le ministère refuse toujours de reconnaître les besoins spécifiques des élèves après deux années sous Covid.
Pour le SNES-FSU, des progrès sont possibles pour tous les élèves et les efforts devraient prioritairement porter sur leurs apprentissages dans la classe en réduisant les effectifs, en finançant des demi-groupes, en retirant tous les dispositifs périphériques bien peu convaincants. Il faut aussi repenser et aménager les programmes pour mieux revenir sur des connaissances mal maîtrisées depuis deux ans. Des limitations de programmes pour les épreuves de spécialité en Terminale sont les seuls changements de la rentrée. On est loin du compte !

Voir aussi notre article : Rentrée 2021, comme s’il ne s’était rien passé !

Salaires : une revalorisation « historique », vraiment ?

Grenelle : première tranche de la prime d’attractivité, 66 % des personnels non concernés.
Deuxième tranche de la prime d’attractivité, 42 % des personnels non concernés
Aucune loi de programmation pluriannuelle, indispensable pour donner des perspectives de moyen terme ! Alors même que le 30 août 202, Jean-Michel Blanquer déclarait « à partir de novembre, nous négocierons pour définir une loi de programmation pluriannuelle »….

La rémunération d’un professeur, CPE ou Psy-ÉN, recruté aujourd’hui représente deux tiers de celle perçue, lors de leur recrutement, par des personnels appartenant à la génération de ses parents.

Pour les AESH, le travail entamé par le ministère suite aux mobilisations menées l’an dernier, notamment par la FSU. Malgré quelques avancées, la question de la précarité des AESH reste entière : ainsi si la grille indiciaire a été revue, les premiers échelons restent scandaleusement bas. Ce premier échelon, qui est juste au-dessus du SMIC actuel, se retrouvera certainement en dessous de celui-ci dès le 1erjanvier 2022.

L’heure du bilan

Cette rentrée est la dernière du quinquennat. L’occasion de revenir sur ces cinq dernières années. Au-delà des questions de fond, la méthode Blanquer laissera des traces : entre autosatisfaction, passage en force et déni de réalité, les personnels abordent aujourd’hui la rentrée entre colère et amertume et le sentiment, qu’encore une fois, ce sont eux qui vont faire tenir le service public d’éducation, seuls, au milieu des multiples discours contradictoires du ministre.

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Retrouvez la conférence de presse dans son intégralité : [vidéo] conférence de presse rentrée 2021

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