Les réponses apportées ne sont pas à la hauteur et se résument à quelques dispositifs qui visent avant tout à externaliser certains enseignements et activités éducatives. Les CPE sont concernés puisque le dispositif 2S2C permet également d’externaliser le travail autour de la citoyenneté. La circulaire de rentrée, effleure quelques thématiques de travail : lutte contre le harcèlement, élection des éco-délégués, démocratie scolaire… Encore une fois, une énumération de préconisations à l’image des textes sur la démocratie lycéenne et collégienne existants. Un catalogue de bonnes intentions qui se résume à la préconisation de « bonnes pratiques » trop souvent peu opérationnelles comme le SNES-FSU l’a souvent dénoncé. Rien de concret de nature à relever le défi éducatif. La crise a pourtant mis en lumière bien des points qui nécessitent des réponses :

  • Les inégalités se sont creusées. L’établissement, lieu incontournable de socialisation et d’interactions n’a pu jouer ce rôle en raison du confinement. La crise a confirmé que l’état du bâti scolaire était loin d’être à la hauteur des enjeux (salles de classe exiguës, couloirs étroits, sanitaires en nombre insuffisants…). Le caractère obligatoire de l’école a été mis à mal. Le retour, lors de la reprise, sur la base du volontariat des familles, a fragilisé le fondement même du service public d’éducation et accentué les inégalités déjà aggravées.
  • La crise a mis en lumière le manque criant de personnels vie scolaire. Elle doit être l’occasion de moyens supplémentaires en CPE, AED, personnels médico-sociaux dans le cadre d’un plan de relance.
  • Le ministère persiste dans une approche managériale des métiers. À l’occasion de la crise sanitaire, les CPE ont su construire un nouveau quotidien professionnel, maintenant le lien éducatif et pédagogique avec les élèves et les familles notamment les plus fragiles. Ils ont su s’adapter à une situation inédite venue bousculer leur métier et interroger posture et gestes professionnels. Le cœur du métier, le suivi des élèves, en est sorti renforcé. Mais les tenants d’une vision managériale du métier ne désarment pas, cherchant à faire « administrer » la tâche éducative.

Comme les autres personnels, les CPE se sont retrouvés en difficulté face aux priorités changeantes du ministre qui ont conforté certains chefs d’établissement à les détourner de leurs missions. Le suivi éducatif des élèves doit rester plus que jamais la mission prioritaire des CPE, notamment pour les élèves qui ont été les plus fragilisées.

Le SNES-FSU est intervenu et continuera d’intervenir pour faire cesser pressions et dérives. Il restera vigilant à toute tentative de dénaturer métiers et missions. La question de la revalorisation, la formation initiale et continue, les concours, l’amélioration des conditions de travail, un temps de travail de 35 heures toutes tâches comprises, seront plus que jamais des thèmes de mobilisation pour la catégorie.

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